Aciérie de Saint-Saulve : Etat et collectivités préparent l'avenir

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Par Simon BOEHM - Paris (AFP)
Publié le 02 février 2018 - 19:29
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Bruno Le Maire, le 2 février 2018 à Paris à l'issue d'une réunion su l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve
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© ERIC PIERMONT / AFP
Bruno Le Maire, le 2 février 2018 à Paris à l'issue d'une réunion su l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve
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Un fonds de 12 millions d'euros va être mis en place par l'Etat, la région Hauts de France et les entreprises clientes de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) pour financer un plan social si aucun repreneur n'est trouvé d'ici un an.

L'aciérie Ascoval de Saint-Saulve, qui appartenait au groupe Ascométal en liquidation judiciaire, ne figure pas dans le périmètre de reprise par le groupe suisse Schmolz + Bickenbach choisi cette semaine par le tribunal de Strasbourg.

Mardi, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait annoncé un accord pour maintenir l'activité du site pendant un an et ses modalités ont été précisées vendredi à l'issue d'une réunion avec les parties prenantes.

Le ministre a expliqué qu'un accord avait été conclu sur un engagement de commandes des industriels - le groupe suisse et le français Vallourec actionnaire à 40% de l'aciérie - à un prix permettant d'assurer une activité rentable durant un an du site, qui emploie 300 personnes.

Vendredi après-midi, un vote a eu lieu sur ce site: "94% des salariés ont approuvé ce plan et voté pour la reprise, le travail reprendra donc lundi matin après une semaine d'arrêt", a indiqué à l'AFP Nacim Bardi, délégué CGT d'Ascoval.

Pour répondre aux inquiétudes des salariés qui avaient cessé le travail, un fonds est en outre mis en place pour venir en soutien si un repreneur n'était pas trouvé d'ici un an.

Ce financement se compose de 12 millions pour un plan social et de 2 millions de primes d'activités.

Ce financement "garantira aux salariés que si jamais les choses se passent mal dans un délai au-delà d'un an, il y aura les fonds disponibles pour financer un plan social dans les meilleures conditions", a dit Bruno Le Maire.

"Le fonds, c'est si demain ça tourne mal. La prime d'activité, c'est pour essayer que ça aille mieux", a résumé Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France. Cette prime récompenserait les efforts de productivité.

Dans la répartition du financement, 5 millions du côté de l'Etat sous la forme de baisses de charges, 3,5 millions par chacune des deux entreprises et un apport de 2 millions de la région Hauts-de-France pour une prime d'activité, selon Bercy.

Ancien propriétaire du site de Saint-Saulve, Vallourec en avait cédé à la fin 2016 une majorité à Ascométal, tout en restant en co-entreprise.

- Trouver un repreneur -

Mais la priorité de l'Etat est de trouver un repreneur.

"Notre perspective, c'est la pérennité du site d'Ascoval à Saint-Saulve. C'est de trouver un repreneur", a dit le ministre.

"Chacun sait que ce sera difficile. Chacun sait que le marché de l'acier aujourd'hui est compliqué", a reconnu Bruno Le Maire. "Il y a des pistes (...) Nous allons y travailler, les faire étudier, entrer en contact".

Xavier Bertrand s'est montré prudent. "On a des repreneurs qui sont venus aujourd'hui frapper à notre porte. Je veux savoir si c'est du sérieux", a-t-il prévenu, car les salariés ont été "baladés depuis tant d'années (...) qu'il ne faut pas leur raconter d'histoires".

Mais "si demain il y a un repreneur, la région sera prête à investir au-delà de la prime d'activité", a-t-il promis.

Du côté des salariés, Nacim Bardi, s'est dit "globalement assez satisfait de l'accord" et juge que l'engagement de l'Etat est "un bon signal". "Inciter les salariés à reprendre le travail, c'était ça l'objectif", a-t-il dit.

"La prime d'activité, c'est un PSE sécurisé plus une incitation à la production", a-t-il estimé.

Au-delà du cas Ascoval, le représentant syndical s'interroge sur les perspectives de la filière aciérie électrique en France.

"Les grands pays industriels comme l'Allemagne, la Chine, l'Angleterre et les Etats-Unis estiment qu'il y a un avenir, mais pas la France", a-t-il observé. "Pourquoi les grandes puissances sont capables de garder leurs aciéries électriques et pas nous?".

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