Allemagne : des centaines de vols annulés en raison d'une grève

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Par Yann SCHREIBER - Francfort (AFP)
Publié le 15 janvier 2019 - 16:07
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Un panneau d'affichage montre les vols annulés à l'aéroport de Hambourg en Allemagne en raison d'une grève des personnels de sécurité, le 15 janvier 2019
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© Christian Charisius / DPA/AFP
Un panneau d'affichage montre les vols annulés à l'aéroport de Hambourg en Allemagne en raison d'une grève des personnels de sécurité, le 15 janvier 2019
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Une grève pour les salaires des personnels de sécurité dans huit aéroports d'Allemagne dont Francfort, le plus fréquenté du pays, a fortement perturbé mardi le trafic aérien pour la troisième fois en moins de dix jours.

L'arrêt de travail à l'appel du syndicat Verdi, qui a débuté à 02H00 locales (01H00 GMT) à Francfort et doit durer jusqu'à 20H00 (19H00 GMT), concerne également les aéroports de Hanovre, Brême, Hambourg, Leipzig, Dresde, Erfurt et Munich, signe de l'aggravation de ce conflit social déjà à l'origine de centaines d'annulations de vols la semaine précédente.

Verdi, qui n'a pas exclu mardi de nouvelles grèves avant les prochaines négociations le 23 janvier, s'est félicité dans un communiqué d'une "très forte participation" au mouvement social.

Au moins 200.000 passagers étaient touchés par des annulations et retards mardi, selon la fédération des aéroports allemands (ADV).

À Francfort, quatrième hub européen où 617 vols ont été annulés sur les 1.200 prévus, des dizaines de manifestants se sont rassemblés en matinée dans un hall d'enregistrement. "Il n'y a pas de sécurité gratuitement", pouvait-on lire sur une banderole.

Des distributions de boissons et de nourriture étaient organisées pour les quelques dizaines de passagers assis sur des bancs et par terre dans le terminal.

L'aéroport avait appelé les voyageurs à ne pas venir, expliquant que "les passagers au départ de Francfort n'auront pas (...) la possibilité de prendre leur vol".

- Correspondances possibles -

Brigitte Inhof, une passagère, a expliqué à l'AFP qu'elle devrait prendre un bus pour Stuttgart avant d'embarquer pour Antalya au lieu d'un "vol direct depuis Francfort".

Les correspondances, qui concernent en moyenne 60% des passagers à Francfort, étaient pour la plupart possibles malgré des "perturbations et ralentissements", selon l'aéroport.

À Hambourg, ce sont près de la moitié des 357 vols du jour qui ont été supprimés. L'aéroport de Hanovre a demandé aux voyageurs de "renoncer si possible aux bagages en cabine ou de les placer en soute" pour réduire les temps de contrôle.

À Munich, deuxième aéroport allemand, la grève concerne uniquement le contrôle de sécurité des employés et des marchandises.

La fédération des aéroports a dénoncé une grève "irresponsable" et "disproportionnée". Lufthansa, parmi les compagnies les plus touchées, a accusé Verdi de ne montrer "aucun intérêt à l'idée de contribuer à améliorer la compétitivité de l'Allemagne dans le transport aérien".

- Salaires disparates -

Plusieurs grèves avaient déjà eu lieu la semaine précédente dans les deux aéroports de la capitale, Tegel et Schönefeld, ainsi qu'à Cologne, Düsseldorf et Stuttgart, entraînant déjà la suppression de plusieurs centaines de vols.

"Les employeurs n'ont pas réagi aux premières grèves et n'ont pas présenté de meilleure offre", a déclaré lundi à la télévision publique Ute Kittel de Verdi.

Le syndicat, qui représente 23.000 agents de sécurité aéroportuaire, souhaite que les salaires soient portés à 20 euros de l'heure dans tout le pays alors que la rémunération varie fortement entre les régions allemandes, allant de 14 à 17 euros.

"La sécurité et les salariés à l'Est ne doivent pas valoir moins que ceux à l'Ouest", a lancé Mme Kittel.

Pour les plus bas salaires, la demande de 20 euros des syndicats reviendrait à 30% d'augmentation.

L'association fédérale des compagnies de sécurité aérienne (BDLS) a proposé des augmentations allant jusqu'à 6,4% par an.

Ces "grèves d'avertissement", des débrayages coordonnés de quelques heures, accompagnent souvent en Allemagne les négociations salariales menées de manière saisonnière à l'expiration de chaque accord de branche.

En cas de blocage plus persistant, comme dans la vaste branche de la métallurgie début 2018, les syndicats ont recours à une grève "dure" de plus grande ampleur.

En 2018 déjà, le secteur aérien a été particulièrement touché par des mouvements sociaux, notamment des grèves des pilotes et du personnel de cabine de la compagnie à bas coûts Ryanair.

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