Après Proton, la Malaisie rêve d'une nouvelle voiture nationale

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Par AFP - Tokyo
Publié le 11 juin 2018 - 14:18
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Photo prise le 8 mai 2000 du Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad devant un modèle Waja de la voiture nationale Proton.
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© SHAMSHAHRIN SHAMSUDIN / AFP/Archives
Photo prise le 8 mai 2000 du Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad devant un modèle Waja de la voiture nationale Proton.
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Le Premier ministre malaisien a évoqué lundi la possibilité de relancer une nouvelle "voiture nationale", après l'entrée d'un groupe chinois au capital de la compagnie en difficulté Proton, née dans les années 1980 sous son précédent mandat.

"Notre ambition est de démarrer une autre voiture nationale, peut-être avec l'aide de nos partenaires" en Asie, a affirmé Mahathir Mohamad au cours d'une visite à Tokyo, son premier déplacement à l'étranger depuis son élection surprise en mai.

"Nous voulons accéder au marché mondial", a-t-il ajouté, regrettant que la marque Proton soit passée dans des mains étrangères.

Proton, né de l'ambition de Mahathir Mohamad de s'associer au décollage des "tigres asiatiques", a entamé la production de voitures particulières au début des années 1980 sur la base de modèles du japonais Mitsubishi Motors, et a brièvement exporté des véhicules en Europe occidentale au début des années 1990.

La marque, aux modèles jugés peu imaginatifs et de piètre qualité, a fini par être cédée en 2012 au groupe malaisien DRB-HICOM qui n'a pas réussi à redresser la barre.

Face au recul des ventes et à un important endettement, il a décidé de chercher l'an dernier un "partenaire étranger stratégique". Le français PSA (marques Peugeot, Citroën et DS) avait alors fait part de son intérêt, mais c'est finalement le constructeur chinois Geely, propriétaire de Volvo, qui a acquis 49,9% de Proton (DRB-HICOM restant détenteurs des 50,1% restants).

Selon le Premier ministre, qui a présidé le constructeur jusqu'en 2016, la Malaisie possède "la plupart des compétences et technologies pour concevoir et produire une nouvelle voiture", mais elle devra acheter certaines pièces automobiles auprès d'autres pays, notamment du Japon.

L'économiste Yeah Kim Leng, professeur à l'école de commerce de l'université Sunway en Malaisie, a fait part de son scepticisme. "Etant donné le marché automobile actuel", en pleine mutation technologique, "ce n'est pas une bonne idée de ressusciter un second projet de voiture", a-t-il estimé, interrogé par l'AFP.

"Le gouvernement n'est pas en position financière pour investir" dans un tel secteur, où "il est difficile de rivaliser" pour les petits acteurs "incapables de réaliser des économies d'échelle", a-t-il souligné.

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