Ardennes : prison ferme pour les deux patrons américains de Thomé-Génot

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Par AFP - Reims
Publié le 06 septembre 2018 - 18:08
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L'entreprise Thomé-Génot en 2006, à Nouzonville (Ardennes) au moment où elle se trouvait en liquidation judiciaire et que les salariés tentaient d'éviter sa fermeture.
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© ALAIN JULIEN / AFP
L'entreprise Thomé-Génot en 2006, à Nouzonville (Ardennes) au moment où elle se trouvait en liquidation judiciaire et que les salariés tentaient d'éviter sa fermeture.
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La cour d'appel de Reims a condamné jeudi à deux ans de prison ferme les deux anciens dirigeants américains de Thomé-Génot, sous-traitant automobile à Nouzonville (Ardennes), dont les malversations ont conduit en 2006 à la fin de ce fleuron industriel et 316 salariés au chômage.

Cette décision est plus clémente que celle rendue par le tribunal correctionnel de Reims en novembre 2017 et que les réquisitions du parquet général lors de l'audience en appel, le 19 juin.

Quatre ans de prison avaient alors été retenus contre Catherine Felch et Greg Willis, qui n'ont jamais répondu aux convocations de la justice française et sont sous le coup d'un mandat d'arrêt international.

Reconnus coupables de "détournements d'actifs", "achats en vue de revente au-dessous du cours" et "abus de biens", ils ont aussi écopé d'une amende de 100.000 euros chacun, un montant divisé par deux par rapport au jugement en première instance.

L'arrêt de la cour d'appel a par ailleurs confirmé leur interdiction de gérer une entreprise en France pendant cinq ans.

"Ça encourage d'autres patrons voyous à venir piller nos Ardennes profondes. Cent mille euros, c'est rien par rapport aux millions qu'ils ont grattés, c'est une goutte d'eau dans la mer", a déploré Rémy Petitjean, l'un des 52 salariés constitués partie civile dans cette affaire.

Le naufrage de ce fleuron industriel a été accéléré par des "voyous qui ont abusé les gens et vidé une entreprise qui datait de 1863, une institution dans les Ardennes", avait relevé l'avocat général Olivier Hussenet, lors de l'audience en appel.

En 2004, le tribunal de commerce de Charleville-Mézières avait cédé l'entreprise à la société américaine de consulting Catalina, pilotée aussi par le duo Willis-Felch, qui avait promis la sauvegarde des emplois et un plan d'investissement de trois millions d'euros.

Dans les faits, leurs décisions, dont celle de céder des actifs de la société pour réinvestir à l'étranger en vue d'une délocalisation, ont achevé d'enterrer Thomé-Génot, auparavant leader mondial des pôles d'alternateurs et fournisseur exclusif de Ford.

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