Ascoval : Xavier Bertrand met la pression sur Macron et le gouvernement

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Par Zoé LEROY - Lille (AFP)
Publié le 18 octobre 2018 - 19:45
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Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s'adresse à la presse aux côtés d'employés d'Ascoval, le 18 octobre 2018 à Lille
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s'adresse à la presse aux côtés d'employés d'Ascoval, le 18 octobre 2018 à Lille
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A une semaine de l'audience du tribunal de grande instance de Strasbourg sur une reprise d'Ascoval, Xavier Bertrand et les élus des Hauts-de-France ont mis la pression sur le gouvernement, accusé de "préparer l'assassinat" de l'aciérie de Saint-Saulve (Nord), en redressement judiciaire.

"Au bout d'un moment, on en a marre d'être pris pour des cons, on sait exactement ce qu'ils sont en train de préparer mais on ne se laissera pas faire ! (...) Si l'Etat prenait sa part, (l'entreprise) continuerait", a déclaré à la presse, dans l'hémicycle du Conseil régional à Lille, Xavier Bertrand.

Entouré d'élus régionaux ainsi que de syndicalistes et de salariés d'Ascoval, l'ancien ministre du Travail de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy a estimé que "la réalité", c'était qu'ils étaient en train de préparer "l'assassinat" de cette entreprise "qui tourne et qui a de l'avenir".

Deux candidats se sont manifestés pour la reprise d'Ascoval: le groupe iranien Boost, qui a déposé une simple lettre d'intention, et le groupe franco-belge Altifort, spécialisé dans les matériaux spéciaux, qui a présenté "une offre ferme" et qui a le soutien des syndicats et des élus du Valenciennois.

Altifort s'engage à des investissements à hauteur de 140 millions d'euros, au maintien des 281 emplois d'Ascoval et à la création de 133 nouveaux.

Mais, en contrepartie, l'entreprise demande à Vallourec, qui a créé en 1975 l'aciérie et dont l'Etat est actionnaire, un accompagnement sous la forme du maintien du volume de commandes et des prix pendant les 18 mois suivant la reprise.

"C'est un très bon projet industriellement, commercialement ça nous permet d'approcher de nouveaux marchés et socialement c'est aussi un excellent projet, avec la reprise de tout le personnel et de la création d'emplois", a estimé le président d' Ascoval, Cédric Orban, au côté de M. Bertrand.

- Rencontre Bertrand-Macron -

Jeudi matin, environ 150 personnes ont bloqué l'entrée du centre de services de Vallourec pour protester contre l'absence de positionnement de cet actionnaire sur le dossier de reprise de l'aciérie Ascoval.

Xavier Bertrand, qui rencontrera vendredi à l'Elysée Emmanuel Macron sur ce dossier, réclame la tenue d'une table ronde avec les différents acteurs du dossier avant mardi après-midi, veille de l'audience au tribunal de grande instance de Strasbourg.

Mais, selon lui, "le tribunal ne rendra sa décision qu'après le mois de novembre", à la suite de "la visite du président de la République dans la région des Hauts-de-France" parce qu'ils ne veulent "surtout pas de grabuge".

"Nous exigeons du gouvernement une réunion de travail avec des conclusions, pas pour amuser la galerie (...) Qu'on nous dise si, oui ou non, Vallourec continue à faire le mort (...) ou s'ils sont prêts à jouer le jeu de l'industrie", a affirmé le président de la région.

"On le demande à l'Etat parce que l'Etat est actionnaire de Vallourec: ils ont une responsabilité. Tous les grands discours sur l'industrie, au bout d'un moment, ça arrive sur le mur des réalités: ils aident ou ils font mourir cette entreprise", a-t-il ajouté.

Pour la sénatrice du Nord, Valérie Létard (UDI), Vallourec "doit prendre ses responsabilités, être au rendez-vous de la transformation du site". "S'il ne veut pas rester, qu'au moins, il aide les gens à s'en sortir par le haut", a-t-elle dit.

Selon Olivier Burgnies, délégué syndical CFDT, Vallourec, par "des jeux de chiffres", passe "son temps à démolir le projet Altifort" alors que "si Vallourec suit, c'est un projet qui tient la route". "Vallourec nous balade encore et encore et veut encore gagner du temps".

"Il faut sauver ce fleuron de notre industrie et préserver notre souveraineté industrielle en matière d'acier spécial", a pour sa part affirmé à l'AFP Fabien Roussel, député PCF.

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