Au Pays Basque, des pirogues hawaïennes 100% françaises

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Par AFP
Publié le 08 décembre 2017 - 14:16
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Olivia Piana, cinq fois vice-championne du monde de stand-up paddle et ambassadrice de Woo, dans la
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Olivia Piana, cinq fois vice-championne du monde de stand-up paddle et ambassadrice de Woo, dans la pirogue "Féline", le 2 novembre 2017 à Anglet
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C'est à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), en plein paradis des surfers, que le seul fabricant de pirogues hawaïennes en Europe, la petite PME Woo, a vu le jour en 2009 pour produire ses propres modèles.

Ces pirogues effilées, avec un balancier à gauche et un gouvernail qui leur permettent d'affronter la houle du Pacifique - ou de la côte basque -, sont "le plus vieux moyen de transport de l'humanité, le sport des rois hawaïens", s'enthousiasme Guy Ringrave, directeur et co-fondateur de Woo.

Après des débuts difficiles puis un succès confirmé par la production au Pays basque de la célèbre pirogue "Pueo", à la demande même de ses créateurs hawaïens (Kamanu Composites), Woo vient de lancer sur le marché des sports de glisse la "plus petite pirogue au monde".

Baptisée "Féline", cette pirogue monoplace a déjà doublé les ventes de cette petite PME de 5 salariés: "Nous fabriquions bon an mal an une centaine de pirogues. Avec l'arrivée de 'Féline', nous avons déjà rempli un carnet de 80 commandes ce qui correspond à sept mois de travail", se réjouit Guy Ringrave.

Pour Woo, le principal frein à l'achat de ses pirogues est en effet lié au transport et à l'encombrement. "En Europe, il n'est pas aisé de stocker chez soi des pirogues de 6 mètres. Les premiers bateaux que nous fabriquions étaient d'une taille de 6,20 m", explique M. Ringrave.

"Contrairement aux États-Unis où tout est grand, en Europe nos voitures sont petites. Le toit d'un break ne peut pas transporter un bateau de plus de cinq mètres, nos garages mesurent en moyenne 5,50 m... et nos vagues sont plus courtes que dans le Pacifique. Il fallait donc concevoir un bateau plus petit d'un mètre", résume le patron de Woo.

- La glisse et l'endurance -

Avec 5,10 m de long (la taille moyenne d'une berline) et une version résine à 2.500 euros pour 15 kg, ou à 3.900 euros pour 9 kg en carbone, "Féline" a été conçue pour contourner tous ces écueils.

"C'est le prix d'un VTT moyenne gamme", relève M. Ringrave. Il assure que les pirogues de chez Woo "sont moins chères que des modèles similaires fabriqués en Asie", qu'il était réduit à utiliser à ses débuts, jusqu'à ce qu'il décide de les fabriquer lui-même.

Et comme "la 'Féline', grâce à sa taille, se stocke facilement dans un conteneur standard, cela offre des débouchés à l'exportation", espère-t-il.

Pour Guy Ringrave, c'est aussi la portée culturelle, quasi ancestrale, de la pirogue qui suscite l'intérêt croissant des amateurs de glisse. "Mettez un kayak sur la plage à côté d'une pirogue, les gens vont venir discuter avec le propriétaire de la pirogue, parce que ça leur parle historiquement et culturellement", affirme-t-il.

Plus prosaïquement, l'équipe de Woo pense avoir conçu une embarcation qui "démocratise le sport de la pirogue et qui intéresse à la fois le monde de la glisse et celui de l'endurance": adeptes du surf, windsurf, kitesurf, voile, mais aussi du VTT, trail, coureurs de fond, etc. égrène Eric Delaudre, technicien composite chez Woo.

"Les kayakistes sont les premiers intéressés. Cette clientèle aime la glisse de la pirogue parce qu'elle va plus vite qu'un kayak tout en gardant le même encombrement", selon Guy Ringrave.

Tout comme les nombreux adeptes du stand-up paddle, à l'instar d'Olivia Piana, cinq fois vice-championne du monde de la discipline et ambassadrice de Woo. "C'est un sport très complémentaire du paddle. Le geste de rame est quasiment le même sauf qu'on est assis au lieu d'être debout. C'est aussi un sport d'endurance, ça permet de s'entraîner en changeant de support, c'est top", lance la championne.

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