Avant le sommet climat, la finance tente d'apporter sa contribution

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Par AFP
Publié le 11 décembre 2017 - 14:31
Mis à jour le 12 décembre 2017 - 12:35
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Le ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot s'adresse aux entreprises et acteurs mondiaux de la finance
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© ERIC PIERMONT / AFP
Plusieurs dizaines de dirigeants se réunissent mardi à Paris pour donner un coup d'accélérateur au financement très insuffisant de la lutte contre le changement climatique, à l'occasion du deuxième anniversaire de l'Accord de Paris.
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Plusieurs dizaines de dirigeants sont réunis mardi dans la capitale française pour donner un coup d'accélérateur au financement de la lutte contre le changement climatique, un "défi immense" deux ans après la signature de l'Accord de Paris.

"Le défi est immense, nous devons tout faire pour le relever", a déclaré le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama, président de la 23e Conférence de l'ONU sur le climat (COP23), insistant sur l'importance des financements publics et privés, à l'ouverture de la réunion que les autres chefs d'Etat et de gouvernement rejoindront dans l'après-midi.

Le président français Emmanuel Macron a lancé l'idée du sommet après l'annonce par Donald Trump du retrait américain du pacte historique de 2015 contre le réchauffement terrestre.

A quelques heures de l'ouverture de la réunion, le chef de l'Etat français a de nouveau interpellé, dans une interview à la chaîne américaine CBS, son homologue américain sur sa "responsabilité face à l'Histoire", tout en se disant "assez certain" que Donald Trump "va changer d'avis dans les mois ou les années à venir".

L'accord vise à contenir la hausse de la température sous le seuil critique de 2°C, mais sur la base des engagements pris par les Etats, la planète se dirige toujours vers +3°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Déjà, une hausse de moins de 1°C a suffi à provoquer plus de précipitations, le rétrécissement de la banquise ou l'augmentation du niveau moyen des océans.

Pour réduire les gaz à effet de serre et atteindre les objectifs, il faudra des investissements massifs.

- 3.500 milliards de dollars par an -

"L'Agence internationale de l'Energie estime qu'il faudra en moyenne 3.500 milliards de dollars (d'investissements dans le secteur énergétique) chaque année pendant 30 ans pour contenir l'augmentation des températures à un minimum de 2°C", a souligné le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim juste avant ce "One Planet summit".

Une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont annoncés sur l'île Seguin, à l'ouest de Paris, dont le Mexicain Enrique Pena Nieto, le roi du Maroc Mohammed VI, des présidents africains et de petites îles vulnérables au réchauffement, ainsi que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Mais la Chine, l'Inde ou le Canada, grands émetteurs de gaz à effet de serre, ne doivent être représentés qu'au niveau ministériel.

Et les Etats-Unis, dont le président n'était pas invité, par un chargé d'ambassade, alors que les inquiétudes sont grandes, Washington n'ayant par exemple versé qu'un milliard de dollars sur les trois promis au Fonds vert de l'ONU.

"Ça n'a pas d'importance que Donald Trump ait tourné le dos à l'accord de Paris", a assuré lundi l'ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, insistant sur l'engagement des Américains à tous les autres niveaux. "Personne n'a laissé tomber (...) Nous, au niveau sub-national, nous allons prendre le relais", a insisté le fondateur du R20, réseau d'autorités régionales.

D'autres Américains ont fait le déplacement, comme l'ancien maire de New York Michael Bloomberg, le gouverneur de Californie Jerry Brown, le milliardaire Bill Gates ou encore l'acteur Sean Penn.

- Pas une conférence des donateurs -

Les pays du Nord ont promis de porter à 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 leurs financements climat aux pays du Sud, qui réclament des assurances sur cette promesse, en particulier pour pouvoir s'adapter aux impacts des dérèglements (digues, surélévation des habitats, système d'alerte météo etc).

"La pièce manquante du puzzle est le financement pour aider les pays les plus pauvres à avoir accès à une énergie propre, pour qu'ils ne suivent pas le chemin du monde riche qui marche aux énergies fossiles", a commenté Mohamed Adow, de l'ONG Christian Aid.

Mais le sommet de mardi n'est pas une conférence des donateurs, insiste la présidence française qui évoque des "solutions concrètes" pour "multiplier les projets sur le terrain".

Parmi les engagements qui pourraient être annoncés, des dons de fondations, des coalitions pour la neutralité carbone ou contre le charbon.

Pour trouver d'autres sources de financement, plusieurs ministres français ont appuyé l'idée d'une taxe européenne sur les transactions financières, projet au point mort après des années de discussions.

Munies de pancartes "Une France exemplaire", "OGM non merci", près de 200 personnes se sont rassemblées devant le Panthéon à Paris en marge du sommet, à l'appel de plusieurs associations. Pour Attac France, la France ne doit pas verser "un euro de plus pour les énergies fossiles".

L'ONG 350.org a, elle, dénoncé un sommet qui est "une opération de communication pour Emmanuel Macron".

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