Banque centrale d'Italie : Visco devrait être reconduit malgré les critiques

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Par AFP
Publié le 26 octobre 2017 - 20:39
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Le gouverneur de la Banque centrale d'Italie Ignazio Visco le 13 mai 2017 à Bari
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© Alberto PIZZOLI / AFP/Archives
Le gouverneur de la Banque centrale d'Italie Ignazio Visco le 13 mai 2017 à Bari
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La nomination du futur gouverneur de la Banque centrale d'Italie est attendue vendredi et devrait se traduire, sauf surprise, par la reconduction d'Ignazio Visco, malgré les critiques émises par la classe politique, en particulier l'ex-chef du gouvernement Matteo Renzi.

Le conseil supérieur de la Banque d'Italie est convoqué vendredi à 08H30 (06H30 GMT) pour donner un avis consultatif sur le nom proposé par le chef du gouvernement, Paolo Gentiloni. Ce nom est inscrit dans une lettre confidentielle envoyée jeudi à l'institution.

Selon l'agence d'informations économiques Radiocor, qui cite des sources proches du dossier, il s'agit d'Ignazio Visco, déjà gouverneur depuis six ans, comme les médias italiens s'y attendaient ces derniers jours.

L'avis du conseil supérieur rendu, le conseil des ministres, qui se réunit vendredi à 11H00 (9H00 GMT), devra se prononcer et la décision sera actée par un décret du président de la République.

Le ministre des Finances Pier Carlo Padoan a souligné que le choix serait basé "uniquement sur des critères de préservation de l'autonomie de l'institution".

Contacté par l'AFP, son ministère s'est refusé à toute confirmation du nom de M. Visco, de même que la Banque d'Italie. Le Palais Chigi n'avait pas donné suite en début de soirée.

Plusieurs partis, dont le mouvement Cinq étoiles (populiste) et la Ligue du Nord (extrême droite), ont critiqué le bilan de M. Visco.

Les députés ont voté une motion déposée par le Parti démocrate (centre gauche, au pouvoir), qui critiquait le travail de la banque d'Italie ces dernières années, mais sans mentionner l'actuel gouverneur.

La motion demande de choisir "la personne la plus apte à garantir une nouvelle confiance dans l'institution".

"L'efficacité de la surveillance de la Banque d'Italie a été mise en doute ces dernières années par l'émergence de situations répétées et importantes de crise ou de défaillance de banques", affirme le texte, en soulignant que leurs effets auraient pu être atténués "par une action plus incisive et rapide de prévention et gestion".

Les banques italiennes ont été dans la tourmente l'an passé, suscitant une vive inquiétude en particulier des marchés financiers. Plombées par quelque 300 milliards de créances douteuses, soit le tiers de la zone euro, elles pâtissent également de leur éclatement et de leur faible rentabilité.

L'Etat italien a dû venir au secours de plusieurs établissements, comme la BMPS et deux banques vénitiennes, dont la gestion ces dernières années a été vivement mise en cause.

Chef du PD, Matteo Renzi a fustigé le bilan de M. Visco, âgé de 67 ans et nommé en 2011 par le chef du gouvernement de l'époque, Silvio Berlusconi (centre droit).

La Banque d'Italie "n'a pas fonctionné comme elle aurait dû ces dernières années (...) Cela a été six années de désastre pour les banques. J'espère que les six prochaines années seront meilleures, pire serait difficile", a-t-il déclaré en assurant qu'il se plaçait du côté des épargnants mais qu'il respecterait le choix de M. Gentiloni.

Pour Matteo Salvini, le patron de la Ligue du Nord, M. "Visco a failli parce qu'il était payé pour contrôler et qu'il ne l'a pas fait".

Né le 21 novembre 1949 à Naples (sud), M. Visco était a été vice-directeur général de la Banque d'Italie de 2007 à 2011. Cet économiste diplômé de l'université de Rome et de celle de Pennsylvanie a fait l'essentiel de sa carrière à la Banque d'Italie. Il a été aussi chef économiste de l'OCDE de 1997 à 2002.

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