Brexit : les douaniers maintiennent leur mouvement à Calais et Dunkerque

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Par AFP - Calais
Publié le 05 mars 2019 - 12:25
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File d'attente de poids lourds à Calais pendant une grève du zèle des douaniers, le 4 mars 2019
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© Philippe HUGUEN / AFP
File d'attente de poids lourds à Calais pendant une grève du zèle des douaniers, le 4 mars 2019
© Philippe HUGUEN / AFP

Les agents des douanes vont poursuivre leur grève du zèle, à l'origine de longues files d'attentes à Calais et Dunkerque, pour réclamer des moyens supplémentaires en vue du Brexit, a annoncé l'intersyndicale mardi, à l'issue d'une réunion qu'elle juge infructueuse avec la direction.

"On est dans une situation de blocage, tant sur le terrain qu'avec le ministre (de tutelle Gérald Darmanin, ndlr)", a déploré Philippe Bollengier, secrétaire régional CGT Douanes, regrettant qu'il n'y ait "aucune proposition concrète" concernant leurs revendications.

"On a l'impression que la direction a décidé d'aller à l'épreuve de force (...) Nous n'avons pas d'autre choix que de poursuivre le mouvement", a-t-il ajouté, s'exprimant au nom de l'intersyndicale Unsa-CGT-CFDT.

Depuis lundi, les agents des douanes effectuent des contrôles "plus poussés" et donc plus longs des camions, entraînant des kilomètres de files de poids-lourds à destination de l’Angleterre, au tunnel sous la Manche et au port de Calais.

"Nous appliquons les stricts règlements des douanes aux frontières pour montrer ce qu'il adviendra lorsque le Brexit sera effectif", avait indiqué de son côté David-Olivier Caron, secrétaire général CFDT-Douanes.

"Je leur ai dit +moi je suis prêt à discuter (...) mais pour cela, encore faut-il qu'on ait suffisamment de sérénité pour discuter posément et calmement de tout cela+", a affirmé à l'AFP le directeur général des douanes Rodolphe Gintz, à l'issue de cette réunion qui s'est tenue à Lille. "On ne discute pas sérieusement avec un tel bazar autour de nous."

Selon lui, certaines revendications salariales ont déjà été acceptées par la direction "avant" et "indépendamment" de ce mouvement-là, qui "na strictement rien à voir" avec le Brexit.

"Ce n'est pas comme ça que ça va se passer, on ne va pas faire des files de camions, on ne va pas contrôler les camions les uns après les autres à hauteur d'une minute", avait-il assuré lundi, affirmant que des effectifs supplémentaires "vont arriver dans les Hauts-de-France", à savoir 267 douaniers.

- 7 à 8 km de retenue sur autoroute -

Pour tenter de réguler l'attente, les préfectures ont mis en place des zones de stockage des poids lourds, sur une voie. Mardi soir, la préfecture du Pas-de-Calais comptait 8 km de retenue de poids lourds en amont de Calais sur l'A16, dans le sens Belgique-France, et 7 km sur l'A26.

Les autorités ont également interdit aux poids lourds de plus de 7,5 tonnes de circuler sur l'A16 entre Grande-Synthe et l’entrée d’Eurotunnel et une déviation obligatoire a été mise en place pour les poids-lourds de plus de 7,5 tonnes venant de Belgique via l’A16 et se dirigeant vers Calais, a précisé la préfecture de la zone de défense et sécurité du Nord.

L’échangeur situé au niveau de Dunkerque sur l’A25, venant de Lille, vers l’A16, en direction de Calais, est fermé et les poids-lourds doivent prendre obligatoirement la direction de la Belgique.

Ces mesures de gestion du trafic restent en vigueur jusqu’à mercredi 16H00.

"La grève continuera jusqu'à ce qu'on obtienne satisfaction auprès du ministère, un certain nombre de revendications ont été posées, comme l'amélioration du pouvoir d'achat des douaniers, une augmentation d'effectifs et des moyens pour le Brexit parce que nous ne sommes absolument pas prêts", avait prévenu Vincent Thomazo, secrétaire général Unsa-Douanes.

Le trafic restait difficile mardi soir: 140 camions pouvaient s'enregistrer par heure au tunnel, contre 40 mardi matin, selon la préfecture du Pas-de-Calais, précisant que le rythme était de 30 par heure au port de Calais.

"Nous ne pouvons que regretter le mouvement d'humeur des agents des douanes en fonction sur notre port, qui perturbe très fortement le trafic transmanche", a indiqué dans un communiqué Jean-Marc Puissesseau, président des ports de Calais et Boulogne-sur-Mer.

"En aucun cas, nous ne pouvons considérer que leur action de mécontentement (...) est une préfiguration du scénario +catastrophe+ que ces agents semblent craindre dans le cadre de la mise en oeuvre du Brexit sans accord", a-t-il poursuivi.

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