Brexit : l'UE prête à fournir des garanties supplémentaires (Barnier)

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 02 mars 2019 - 13:55
Image
Des militants pro-Brexit manifestent devant le Parlement à Londres le 27 février 2019
Crédits
© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP/Archives
Des militants pro-Brexit manifestent devant le Parlement à Londres le 27 février 2019
© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP/Archives

L'Union européenne est prête à fournir des garanties supplémentaires au Royaume-Uni en vue de faciliter l'approbation par le Parlement britannique de l'accord sur le Brexit, déclare le négociateur européen Michel Barnier dans une interview publiée samedi par plusieurs journaux européens.

"Nous pouvons trouver des garanties pour confirmer, clarifier, garantir la bonne volonté et la bonne foi des Européens, avec des engagements qui auront une vraie force juridique car ils seront conjoints. Nous y travaillons jour et nuit", a déclaré M. Barnier lors d'un entretien avec Les Echos, Die Welt, La Stampa et El Mundo.

"Ces assurances peuvent être donnée dans un +document interprétatif+, dont la forme reste à définir, qui viendrait en plus du traité de sortie et de la déclaration politique", ajoute le négociateur européen.

Selon lui, "il y a une incompréhension liée au +backstop+" ("filet de sécurité" en français), une disposition censée éviter le retour d'une frontière physique entre la République d'Irlande et la province britannique voisine d'Irlande du Nord après le Brexit, prévu officiellement le 29 mars.

"Certains au Royaume-Uni affirment craindre que les Européens ne l'utilise pour les maintenir indéfiniment dans un territoire douanier commun. Cela n'est pas et n'a jamais été notre volonté", assure M. Barnier.

La Parlement britannique a rejeté en début d'année l'accord de sortie de l'UE négocié pendant deux ans par Bruxelles et Londres, en raison notamment du "filet de sécurité", et la Première ministre Theresa May réclame en conséquence des changements.

Londres veut que le "backstop" soit limité dans le temps, ou bien veut être autorisé à y mettre fin de façon unilatérale.

Dans l'entretien, M. Barnier estime toutefois que "le limiter dans le temps ou introduire une clause unilatérale de sortie remettrait en cause sa crédibilité. (...) Il s'arrêtera quand nous aurons soit un accord global sur la relation future, soit un accord spécifique avec l'Irlande".

M. Barnier indique qu'il rencontrera la semaine prochaine le secrétaire d'État britannique chargé du Brexit Stephen Barclay et l'Attorney General Geoffrey Cox, chargé de conseiller juridiquement le gouvernement britannique.

De source bruxelloise, cette rencontre pourrait avoir lieu mardi à Bruxelles.

"Si les Britanniques veulent beaucoup plus qu'un accord de libre-échange, nous pouvons modifier en profondeur la déclaration politique qui pose les bases de la relation future. S'ils veulent une union douanière, nous sommes prêts et cela peut donner une autre dimension à la question de l'Irlande", assure M. Barnier.

"Il y a un chemin pour que les Britanniques puissent voter d'ici au 12 mars avec des garanties de notre bonne volonté. Ce sera alors à eux de prendre leurs responsabilités", dit-il, sans toutefois exclure que les discussions se prolongent au-delà du 29 mars.

"Les institutions européennes feront le nécessaire de leur côté mais les Britanniques nous ont dit par le passé qu'il leur fallait deux mois pour ratifier. Il faudrait alors toutefois une simple extension technique et parfaitement motivée. Il serait légitime que les Européens répondent oui", indique le négociateur européen.

"La question n'est pas posée aujourd'hui. C'est au Royaume-Uni d'en faire la demande puis aux 27 de l'accepter éventuellement, à l'unanimité", précise-t-il.

Dans un tel scénario, "je ne crois pas qu'il y aura d'objections de principe mais la question qui se posera, c'est: pour quoi faire? Quels seront les nouveaux choix alors des Britanniques? La durée de l'éventuelle extension dépendra de la réponse qu'obtiendront alors les chefs d'Etats des 27. Il faudra des éléments nouveaux. L'extension doit servir à régler un problème, pas à juste le reporter à plus tard en restant dans l'impasse", a-t-il mis en garde.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.