Enquête sur Lafarge en Syrie : des femmes yézidies parties civiles

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Par AFP - Paris
Publié le 30 novembre 2018 - 16:18
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Le logo des ciments Lafarge le 7 avril 2014 à Paris
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© FRANCK FIFE / AFP/Archives
Des femmes yézidies, victimes de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, se sont constituées parties civiles dans l'enquête française sur les soupçons de financemen
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Des femmes yézidies, victimes de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, se sont constituées parties civiles dans l'enquête française sur les soupçons de financement du terrorisme visant le cimentier Lafarge, ont annoncé vendredi leurs avocats dans un communiqué.

Les trois conseils, Amal Clooney, Ben Emmerson QC et Rachel Lindon, assurent dans le communiqué qu'ils "veilleront à ce que les survivants yézidis soient pleinement impliqués dans la procédure judiciaire contre Lafarge et ses dirigeants, que les crimes commis à leur encontre soient caractérisés et reconnus par les tribunaux, et que les victimes obtiennent réparation de manière appropriée".

Les Yézidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion pré-islamique, est l'une des plus persécutées par l'EI. Des milliers de femmes yézidies ont notamment été réduites au rang d'esclaves sexuelles par les jihadistes.

En juin dernier, l'entreprise Lafarge SA a été mise en examen pour "complicité de crimes contre l'humanité" et "financement d'une entreprise terroriste", des qualifications rarissimes dans le monde des affaires.

Le cimentier est soupçonné d'avoir versé entre 2011 et 2015, via sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS), près de 13 millions d'euros, notamment à des groupes armés dont l'EI, pour maintenir l'activité de son usine de Jalabiya dans le nord de la Syrie alors que le pays s'enfonçait dans la guerre.

Huit ex-cadres ou anciens dirigeants dont l'ex-PDG de Lafarge Bruno Lafont ont été mis en examen pour "financement d'une entreprise terroriste" et/ou "mise en danger de la vie" d'anciens salariés du site dans cette information judiciaire ouverte en juin 2017 après une plainte de deux ONG et de Bercy.

"Dans cette instruction ouverte en France, il est important que les victimes d'infractions commises par l'Etat islamique, dont Lafarge serait le complice, soient parties à la procédure", a estimé Me Lindon, citée dans le communiqué.

"Cette affaire est la première dans laquelle une multinationale est mise en examen pour complicité dans les crimes internationaux commis par l'Etat islamique", a pour sa part observé Amal Clooney.

"C'est l'occasion d'établir que l'Etat islamique, et tous ceux qui l'ont aidé, seront tenus responsables de leurs crimes, et que les victimes se verront accorder une juste compensation. Cela envoie également le message important, aux entreprises complices de la perpétration de crimes internationaux, qu'elles devront se confronter aux conséquences légales de leurs actes", a-t-elle ajouté.

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