Aluminium : l'ex-Péchiney Dunkerque acquis par l'anglais GFG Alliance

Auteur:
 
Par Simon BOEHM - Paris (AFP)
Publié le 10 janvier 2018 - 17:41
Image
Rio Tinto et deux ex-dirigeants inculpés aux USA pour avoir dimmimulé l'étendue du fiasco d'un inves
Crédits
© PHILIPPE LOPEZ / AFP/Archives
Rio Tinto va vendre une usine d'aluminium de Dunkerque, ancien fleuron de Pechiney, à GFG Alliance de l'industriel britannique Sanjeev Gupta
© PHILIPPE LOPEZ / AFP/Archives

Une usine d'aluminium de Dunkerque, ancien fleuron de Pechiney et actuellement dans l'orbite de Rio Tinto, va passer sous le contrôle du groupe GFG Alliance de l'industriel britannique Sanjeev Gupta, première étape d'un ambitieux projet de déploiement en France.

GFG Alliance a annoncé mercredi avoir présenté à Rio Tinto une offre ferme de rachat de cette usine. Le prix de vente serait de 500 millions de dollars, a indiqué de son côté Rio Tinto.

La vente devrait être conclue dans le courant du 2e trimestre 2018, selon les deux entreprises.

Le rachat est porté par Liberty House, la branche industrielle de GFG, qui souhaite développer les activités aval de l'usine de Dunkerque par des produits destinés à l'industrie automobile.

L'usine de Dunkerque emploie actuellement 570 salariés, mais l'acquéreur estime pouvoir créer à terme "plusieurs milliers d'emplois" avec le développement de l'activité.

GFG Alliance prévoit un investissement total de 2 milliards d'euros en France, comprenant notamment l'acquisition de la fonderie d'aluminium, sa modernisation et le développement d'une filière aval de produits finis.

Liberty House va ainsi spécialiser l'usine de Dunkerque, d'une capacité de 280.000 tonnes d'aluminium par an, dans les produits pour l'automobile en créant un site intégré, allant de la production d'aluminium à la fabrication des pièces auto.

A côté de la fonderie, le groupe va créer "une usine dédiée à l'automobile, de très haute technologie et aux meilleurs standards", a déclaré à l'AFP M. Gupta.

L'usine Aluminium Dunkerque, issue du groupe Pechiney, a fêté en 2017 ses 25 ans. Pechiney avait été racheté en 2003 par le canadien Alcan, lui même absorbé en 2007 par Rio Tinto.

GFG Alliance veut s'appuyer sur l'expérience de son acquisition de la dernière fonderie d'aluminium du Royaume-Uni, à Lochaber en Ecosse, à la fin 2016, déjà auprès de Rio Tinto.

La méthode sera la même: "apporter de la valeur ajoutée", à la production d'aluminium, a expliqué M. Gupta.

L'offre de Liberty House représente "la meilleure option pour le développement futur du site", a commenté le directeur général de Rio Tinto Aluminium, Alf Barrios, cité dans un communiqué, en relevant l'expérience acquise par le repreneur.

Du côté syndical, on ne s'est pas montré surpris. "On a bien vu dans les derniers mois de l'année passée que tout était fait dans ce sens-là, on s'y attendait", a commenté à l'AFP Laurent Geeraert, secrétaire CGT du comité d'entreprise.

Mais le syndicaliste a prévenu: "Rio Tinto est propriétaire et on réclamera une prime de cession car ils se débarrassent de nous". Un comité central d'entreprise pourrait se tenir le 17 janvier.

- Après l'aluminium, l'acier -

En Écosse, GFG Alliance investit actuellement 120 millions de livres pour moderniser et agrandir l'usine et y ajouter une unité de fabrication de jantes en alliage, employant l'aluminium produit sur le site.

Le groupe entend ainsi répondre à la demande croissante de pièces en aluminium pour l'industrie automobile, qui a besoin de véhicules plus légers et moins émetteurs de CO2.

Selon les estimations de GFG Alliance, le volume d'aluminium inclus dans les véhicules fabriqués en Europe va augmenter de 3,3 à 4,3 millions de tonnes par an d'ici à 2024.

D'autre part, l'utilisation d'aluminium pour les tôles de carrosserie devrait plus que doubler dans les dix prochaines années dans le monde, selon ces mêmes prévisions.

M. Gupta a souligné que GFG Alliance avait décidé de créer un nouveau "pôle mondial" en France. "La France marque un pas important pour nous", a-t-il dit.

Il a expliqué que la politique "pro-entreprise" du président français Emmanuel Macron avait pesé dans ce choix, et qu'il avait rencontré les autorités françaises à haut niveau.

L'ambition française de GFG Alliance ne se limite pas à Dunkerque, puisque le groupe est l'un des candidats à la reprise du sidérurgiste Ascométal, en redressement judiciaire.

Le projet de GFG Alliance reprendrait tous les sites industriels de ce producteur d'aciers spéciaux qui emploie actuellement 1.400 salariés, et injecterait 100 millions d'euros sur cinq ans.

Outre son activité industrielle Liberty Business, GFG Alliance compte aussi une division dédiée à l'énergie, Sivec, une branche de services financiers, Wyelands, et un pôle immobilier, Jahama. Le groupe emploie 12.000 personnes pour un chiffre d'affaires de plus de 10 milliards de dollars.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.