Google renonce à ouvrir son campus controversé à Berlin

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Par AFP - Berlin
Publié le 24 octobre 2018 - 20:29
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Affiche anti-Google dans le quartier de Kreuzberg à Berlin, le 22 mai 2018
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© Tobias SCHWARZ / AFP/Archives
Affiche anti-Google dans le quartier de Kreuzberg à Berlin, le 22 mai 2018
© Tobias SCHWARZ / AFP/Archives

Le géant de l'internet Google a annoncé mercredi renoncer à ouvrir un immense campus dans un quartier alternatif de Berlin, un projet qui était très critiqué par les habitants.

L'entreprise américaine prévoyait d'installer dans une friche industrielle de l'ouest de la capitale allemande, à Kreuzberg, une vitrine locale de son esprit californien.

Au lieu des multiples star-ups qui devaient se côtoyer au milieu de 3.000 m2 de bureaux, cafés et espaces de coworking, ce sont deux associations humanitaires qui occuperont finalement les lieux.

"Kreuzberg obtient une maison pour l'engagement social. Merci à tous ceux qui nous ont accompagnés avec leurs critiques constructives et leurs idées", a affirmé sur Twitter Ralf Bremer, le porte-parole de Google Allemagne.

Il n'a cependant pas précisé si cette renonciation constituait la conséquence des nombreuses manifestations et critiques des habitants du quartier dont fait l'objet ce projet depuis deux ans.

"Nous ne laissons pas les protestations nous dicter ce que nous faisons", a juste indiqué M. Bremer au quotidien berlinois Berliner Zeitung, précisant que l'entreprise allait s'installer dans d'autres locaux dans le centre-ville mais en renonçant à son "Google Campus".

Car contrairement à Madrid, Varsovie ou Séoul, la capitale allemande voyait avec méfiance l'implantation de ce septième Google Campus mondial dans ce quartier victime de son succès et théâtre d'une importante spéculation immobilière.

"La lutte paye. Google se retire", s'est félicité sur Twitter l'association "GloReiche Nachbarschaft", l'une des initiatrices du mouvement "Fuck off Google".

Ce collectif organisait notamment chaque premier vendredi du mois une manifestation devant le futur campus.

"Google a ainsi répondu aux demandes des politiciens et des voisins", a déclaré Florian Schmidt, élu écologiste de Kreuzberg.

En revanche, le représentant des libéraux FDP de la ville de Berlin Sebastian Czaja a regretté cette "résignation", estimant qu'elle envoyait comme message aux futures entreprises: "Ne venez pas à Berlin, certainement pas à Kreuzberg".

Selon une étude menée par le cabinet Knight Fox, c'est à Berlin que les prix de l'immobilier augmentent le plus au monde en ce moment, avec un bond de 20,5% entre 2016 et 2017 et jusqu'à 71% pour le quartier de Kreuzberg.

Naguère limitrophe du mur, cette vaste zone de Berlin ouest où se côtoient barres d'immeubles et bars à cocktails est historiquement un bastion de l'underground et des mouvances antifasciste et anarchiste, déjà rodé aux luttes anti-expulsion.

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