Guillaume Faury va succéder à Tom Enders à la tête d'Airbus

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Par Djallal MALTI - Paris (AFP)
Publié le 08 octobre 2018 - 21:38
Mis à jour le 09 octobre 2018 - 00:36
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L'actuel patron des activités d'avions commerciaux d'Airbus, Guillaume Faury, a été désigné lundi par le conseil d'administration du géant aéronautique pour succéder à Tom Enders au printemps, afin de tourner la page de la crise de gouvernance que traverse le groupe depuis un an.

A 50 ans, il remplacera Tom Enders, de neuf ans son aîné, au poste de président exécutif du groupe à l'issue de l'assemblée générale du groupe, le 10 avril prochain, a annoncé le constructeur aéronautique dans un communiqué.

Au cours des prochains mois, Guillaume Faury continuera "à assumer pleinement la direction des activités Avions commerciaux et à déployer tous les efforts nécessaires pour satisfaire (les) clients et assurer la transition avec la prochaine génération de leaders".

La ministre des Armées Florence Parly a salué sa nomination. "Son arrivée marque une nouvelle étape de l'histoire de cette entreprise, modèle de coopération européenne. Il est parfaitement adapté à cette fonction, exigeante et passionnante", a-t-elle écrit dans un tweet.

Le conseil ne précise pas s'il sera également maintenu dans ses fonctions actuelles de patron d'Airbus Commercial Aircraft ou si elles seront scindées, comme il est de tradition chez Airbus. Le sujet devrait être tranché lors de sa prise de fonctions.

Guillaume Faury hérite d'un groupe déboussolé par la crise de gouvernance qu'il traverse depuis un an. Elle s'est traduite par les départs successifs de plusieurs de ses dirigeants historiques, notamment son ex-numéro deux, Fabrice Brégier, qui était censé succéder à Tom Enders.

L'ex-patron de la division Airbus Helicopters devra notamment remettre Airbus en ordre de bataille et relever le défi que lui pose son concurrent Boeing, notamment sur le terrain commercial que l'américain domine depuis le début de l'année.

- Succession préparée avec soin -

En attendant d'accéder à la tête du géant aéronautique, il doit encore tenter d'atteindre l'objectif de livrer environ 800 appareils en 2018. Airbus en est encore loin, avec 503 livraisons à fin septembre. Celles de son avion vedette, l'A320neo, ont notamment été ralenties depuis le début de l'année en raison de problèmes liés aux moteurs de l'appareil.

Enfin, il devra tourner la page des affaires qui pèsent sur le constructeur aéronautique, sous le coup d'investigations du Parquet national financier (PNF) en France et du Serious fraud office (SFO) en Grande-Bretagne pour des irrégularités sur des transactions, faits qu'il avait lui-même dénoncés en 2016.

Airbus avait annoncé dès le mois de mars que le processus de succession à sa tête interviendrait d'ici à la fin 2018, mais il a décidé de l'accélérer afin d'éviter les spéculations et de replonger dans une crise managériale.

Tom Enders s'est félicité de ce choix, en estimant que "Guillaume représente la nouvelle génération de leaders dont Airbus aura besoin dans les dix prochaines années".

"Au cours de sa carrière, il a acquis une vaste expérience industrielle et aéronautique au sein et à l'extérieur d'Airbus", a-t-il ajouté. "Il sait qu'il peut compter sur moi pour assurer une transition harmonieuse."

Et pour bien enfoncer le clou, le président du conseil d'administration Denis Ranque a souligné que le groupe avait "préparé cette succession avec soin". Nous "sommes parvenus à une conclusion unanime, après avoir attentivement examiné tous les candidats potentiels, internes et externes", a-t-il insisté.

Denis Ranque a également remercié Tom Enders pour "les transformations stratégique, structurelle et de gouvernance menées à bien" sous sa direction.

Et alors qu'il est de tradition que Français et Allemands se partagent les présidences exécutive et du conseil d'administration d'Airbus, Denis Ranque a fait savoir qu'il n'irait pas au-delà de son actuel mandat, qui expire en avril 2020.

Le conseil va donc "débuter le processus de sélection" de son nouveau président à cette échéance "en veillant, comme stipulé dans son règlement interne, à maintenir une diversité des nationalités pour les membres du conseil comme pour la direction du groupe."

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