Ile-de-France : les jeunes ménages plus mal logés qu'il y a 40 ans

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Par AFP
Publié le 30 novembre 2017 - 18:52
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Les entreprises du bâtiment s'alarment des économies budgétaires en préparation sur le logement et c
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© MIGUEL MEDINA / AFP/Archives
Il est plus difficile pour les jeunes ménages de se loger en Ile-de-France aujourd'hui qu'il y a 40 ans, entre un manque criant d'offre de petits logements abordables et la baisse de leur niveau de vie, révèle une étude publiée jeudi.
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Il est plus difficile pour les jeunes ménages de se loger en Ile-de-France aujourd'hui qu'il y a 40 ans, entre un manque criant d'offre de petits logements abordables et la baisse de leur niveau de vie, révèle une étude publiée jeudi.

Comme dans les années 1970, ces jeunes ménages (18-29 ans) sont aujourd'hui "massivement" logés dans le parc locatif privé où ils paient les loyers les plus élevés, alors même que leurs revenus ont reculé en 40 ans, constate cette étude de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) d'Ile-de-France.

Cette situation est "d'autant plus préjudiciable que ces ménages comptent en 2013 nettement plus de personnes seules et nettement moins de familles qu'en 1973", ce qui a fait baisser leur niveau de vie par rapport au reste des Franciliens.

Selon le recensement de la population de 2013, on dénombre en Île-de-France 1.965.200 personnes âgées de 18 à 29 ans, dont 517.300 ont constitué un ménage. Elles représentent 16% de la population et 10% des ménages.

Or "le renchérissement du parc locatif privé, combiné à la disparition des logements à bas loyer de la loi de 1948, et surtout le manque de studios et de deux pièces dans le parc locatif social" pénalisent tout particulièrement les jeunes ménages d'aujourd'hui, constate l'étude, qui analyse 40 ans d'enquêtes Logement de l'Insee et se base aussi sur les données tirées des recensements de la population.

"Cette situation apparaît particulièrement exacerbée dans la région capitale", analysent les auteurs de l'étude, Jean-Jacques Guillouet et Philippe Pauquet. "Si elle reste attractive pour les jeunes, avec une offre d'enseignement supérieur importante et des emplois nombreux, ces derniers rencontrent par contre plus de difficultés pour accéder à un marché du logement notablement tendu".

- Les prix ont augmenté deux fois plus vite que les ressources -

Les jeunes ménages franciliens sont en effet "toujours aussi peu nombreux à être propriétaires, locataires du parc social ou occupants du parc gratuit: respectivement 12% et 13% de propriétaires en 1973 et 2013, 20% et 18% de locataires du parc social, et 9,9% et 9,8% d'occupants du parc gratuit.

Ainsi, comme il y a 40 ans, ces ménages modestes sont "toujours massivement logés dans le parc locatif privé": 58% en 1973 et 60% en 2013. Et au sein de ce parc, ils occupent "toujours en très grande partie les logements des secteurs libre et meublé (51% en 1973 et 59,5% en 2013), qui affichent les loyers les plus élevés".

Or le coût des logements s'est "considérablement renchéri vers les années 1990, puis au milieu des années 2000", avec une progression des prix et des loyers "largement supérieure aux revenus des ménages".

Ainsi en 40 ans, alors que les revenus ont été multipliés par 7,2 et les prix à la consommation par 5,5, les prix d'achat des maisons l'ont été par 13,9 et ceux des appartements par 13,8.

De leur côté, les loyers ont connu une évolution similaire: ils ont été multipliés par 10,1 dans le parc social et 10,8 dans le secteur libre sur la période.

"Les jeunes ménages, qui ont vu les prix des logements augmenter deux fois plus vite que leurs ressources, se trouvent ainsi ainsi dans une situation plus défavorable face au logement que leurs prédécesseurs des années 1970 ou que leurs aînés de 2013", constate l'étude.

Leurs revenus ont en effet "progressé moins vite que ceux des générations plus âgées et, ce, quel que soit le type de ménage" (personnes seules, couples avec ou sans enfant...) Ils sont désormais inférieurs de 40% au revenu moyen régional en 2013, alors qu'en 1973 cet écart n'était que de 10%.

En outre, les personnes seules sont devenues majoritaires (50%) alors qu'elles ne représentaient qu'environ un ménage sur cinq (22%) il y a quarante ans.

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