Informatique : Gemalto rejette l'offre de rachat d'Atos

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Par AFP
Publié le 13 décembre 2017 - 23:48
Mis à jour le 14 décembre 2017 - 08:35
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Gemalto est affecté par son activité aux Etats-Unis
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© KENZO TRIBOUILLARD / AFP/Archives
Le logo de Gemalto, spécialiste de la cybersécutié, photographié à Paris, en février 2015
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Le spécialiste français des cartes à puces Gemalto a annoncé mercredi qu'il rejetait l'offre de rachat "non sollicitée" de 4,3 milliards d'euros présentée par le groupe informatique Atos mais ce dernier ne s'est pas laissé décourager.

Deux jours après l'annonce publique de cette offre de rachat, qui valorise l'action Gemalto à 46 euros par action, la société a rendu son verdict: "Gemalto, leader mondial de la sécurité numérique, est mieux positionné en tant qu'entreprise autonome pour poursuivre avec succès son développement et créer de la valeur à long terme pour ses parties prenantes, et en particulier ses actionnaires".

Selon lui, l'offre d'Atos "ne propose pas de stratégie convaincante par rapport aux perspectives de Gemalto en tant qu'entreprise autonome", et "sous-estime de manière significative la valeur de Gemalto".

En outre, "elle ne répond pas de manière adéquate aux intérêts de ses différentes parties prenantes" et "n'apporte pas de garantie suffisante quant à la réalisation de l'opération".

Soulignant que Gemalto était devenu en 11 ans un "fleuron technologique de l'industrie française reconnu à travers 180 pays dans le monde", Philippe Vallée, directeur général de la société, a assuré dans un communiqué que face aux récents changements" de ses marchés historiques, le groupe avait "adopté des décisions responsables et nécessaires".

"Nous sommes absolument convaincus par le potentiel de nos marchés en croissance rapide et dans la capacité de l"entreprise à s’en saisir et sommes désormais tournés vers la concrétisation de ces opportunités", a-t-il poursuivi.

- Atos 'confiant' -

Atos avait dévoilé lundi soir son offre d'achat de 4,3 milliards d'euros sur Gemalto, une opération destinée à créer "un leader mondial en cybersécurité, technologies et services numériques". L'annonce a été saluée le lendemain par les investisseurs, le titre s'envolant de 35% en Bourse.

Atos ne s'est pas avoué vaincu, affirmant dans un communiqué diffusé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il confirm(ait) sa proposition" de lundi.

Le prix offert "reflète pleinement la juste valeur de Gemalto et présente une prime significative sur le dernier cours de bourse de clôture non affecté (environ 42%)", a argumenté Atos, assurant aussi que "l'offre a reçu un soutien marqué des marchés financiers, des investisseurs et de la communauté des analystes".

"Atos réitère sa volonté d'engager des discussions et reste confiant (dans le fait) que le conseil d'administration de Gemalto ouvrira un dialogue direct et constructif au sujet de l'offre", selon le texte.

Le patron du groupe informatique, Thierry Breton, avait déjà indiqué mardi que cette offre était "très amicale mais très déterminée", laissant entendre qu'il ne renoncerait pas à ses projets en cas de refus de Gemalto.

Interrogé par les Echos pour savoir si un accord restait possible, Philippe Vallée a répondu: "Je ne peux pas préjuger de l'avenir".

Dans cet entretien à paraître jeudi, il a estimé que cette offre était "opportuniste à un moment où Gemalto traverse une phase de transition importante".

Car autant Atos, un groupe de 100.000 salariés, a montré une dynamique positive cette année, en révisant à la hausse ses objectifs financiers au troisième trimestre, autant Gemalto, qui compte quelque 15.000 collaborateurs, connaît des difficultés avec notamment l'annonce d'un plan de suppression de 288 emplois en novembre.

Atos a vu l'an dernier son bénéfice net progresser de 39,6% à 567 millions d'euros, et son chiffre d’affaires de 9,7% à 11,717 milliards.

Gemalto, qui a a dégagé un chiffre d'affaires de 3,13 milliards d'euros en 2016 pour un bénéfice net de 266,9 millions d'euros, a en revanche déçu les investisseurs avec une série d'avertissements sur ses résultats cette année.

Il a en effet subi un trou d'air après la conversion -tardive, et très rapide- des Etats-Unis aux cartes à puces, les nombreux intervenants croulant sous les stocks. Or, le pays représente près du quart du marché mondial.

Et ses ventes de carte de téléphonie SIM sont aussi en baisse alors que ce marché ne croît plus en volume et décroît en valeur.

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