La BoE abaisse sa prévision de croissance mais se veut confiante

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Par Kevin TRUBLET - Londres (AFP)
Publié le 10 mai 2018 - 17:01
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La Banque d'Angleterre (BoE) s'est voulu rassurante jeudi sur l'économie du Royaume-Uni, malgré un coup de frein attendu en 2018 qui la pousse à maintenir pour l'heure sa politique monétaire.

Le Comité de politique monétaire de la BoE a laissé inchangé son taux directeur à 0,5%, à sept voix contre deux.

Dans son rapport trimestriel sur l'inflation et la croissance, l'institution a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni, à 1,4% pour 2018 et à 1,7% pour 2019, contre 1,8% il y a trois mois pour ces deux années.

Elle a aussi abaissé ses prévisions d'inflation à fin 2018 et 2019, avec respectivement 2,2% et 2,1% attendus.

Si l'institution a rappelé sa confiance dans la santé économique du pays, considérant que "les conditions pour une croissance solide sont restées en place, (que) le marché du travail est resté fort et (que) les enquêtes suggèrent que la croissance de l'activité devrait se reprendre au deuxième trimestre", elle a néanmoins abaissé ses prévisions de croissance pour cette année et pour la prochaine - une année cruciale qui doit voir le pays quitter l'UE à la fin mars.

Se gardant d'associer ce ralentissement au Brexit, la BoE dirigée par le gouverneur Mark Carney attribue ce coup de frein "à court terme (au) faible résultat du premier trimestre".

Fin avril, l'Office des statistiques nationales (ONS) a fait état d'un ralentissement de la croissance à +0,1% au premier trimestre, le pire résultat pour le Royaume-Uni en cinq ans.

Selon la BoE, ces résultats sont en partie dus aux mauvaises conditions météorologiques et d'une autre part à une sous-estimation de la croissance, "historiquement particulièrement marquée au premier trimestre" . L'institution s'attend ainsi à une révision à la hausse des futures estimations et à un deuxième trimestre "plus fort".

"Le rythme de croissance sous-jacent reste plus résilient que les chiffres ci-dessus le suggèrent", a affirmé Mark Carney, le gouverneur de la BoE, lors d'une conférence de presse.

La BoE a également souligné le ralentissement de l'inflation, tombé à 2,5% en mars en rythme annuel après avoir dépassé les 3% dernièrement.

"L'inflation devrait décroître légèrement plus vite que cela était attendu en février, atteignant la cible (des 2%) dans les deux ans", a estimé le comité dans son compte-rendu, qui attribue ce ralentissement à une diminution de l'impact de la dépréciation de la livre sterling.

- La livre flanche -

La devise britannique avait fortement décroché après le vote du Brexit du 23 juin 2016, renchérissant le prix des importations.

"Les perspectives économiques pour le Royaume-Uni restent assombries par les incertitudes dues au Brexit", a rappelé M. Carney, précisant que le comité scrutera "attentivement les développements et réagira de manière appropriée pour s'assurer que l'inflation retourne durablement vers les 2%".

En août 2016, le taux avait été abaissé au niveau historiquement bas de 0,25% pour faire face au Brexit et anticiper son possible premier impact sur l'économie britannique. Depuis, un premier relèvement a été effectué en novembre 2017, alors que l'activité du pays a finalement tenu bon jusqu'à la fin de l'an passé.

Jeudi, ce taux a été maintenu à 0,5%, un niveau encore extrêmement bas, et le comité de politique monétaire a répété que toute "future hausse de taux serait graduelle et d'une ampleur limitée".

Si ce maintien n'a pas surpris les analystes, la majorité d'entre eux avaient tablé en mars dernier sur une hausse des taux en mai, aiguillés par le ton confiant de M. Carney.

Celui-ci avait d'ailleurs décidé de s'exprimer sur la BBC, après la publication de l'inflation en mars, pour expliquer, en faisant référence au rendez-vous de mai, "qu'il y aura d'autres réunions tout au long de l'année", sous-entendant très clairement que la remontée du taux avait peu de chance de se produire à cet instant.

L'absence de nouvelle indication claire jeudi concernant le moment choisi pour une future hausse de taux a pesé sur la livre sterling, qui a perdu près de 1% dans la demi-heure qui a suivi cette décision.

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