La croissance des Etats-Unis frôle l'objectif de Donald Trump en 2018

Auteur:
 
Par Virginie MONTET - Washington (AFP)
Publié le 28 février 2019 - 18:27
Image
Donald Trump s'adresse à la presse à l'issue de sa rencontre au sommet avec Kim Jong à Hanoï, le 28 février 2019
Crédits
© Saul LOEB / AFP
Donald Trump s'adresse à la presse à l'issue de sa rencontre au sommet avec Kim Jong à Hanoï, le 28 février 2019
© Saul LOEB / AFP

La croissance des Etats-Unis, qui est restée plus soutenue que prévu au dernier trimestre, a presque atteint en 2018 l'objectif de 3% visé par le président Donald Trump.

Selon les données du département du Commerce jeudi, l'expansion du Produit intérieur Brut (PIB) américain des Etats-Unis a affiché 2,9% sur un an, un plus haut depuis 2015, après 2,2% en 2017. Il faut remonter à 2005 pour avoir un taux supérieur.

"Notre économie n'a jamais été meilleure. Voilà un pays qui n'a jamais fait aussi bien", a réagi le président Trump alors qu'il faisait escale en Alaska à son retour du Vietnam.

"C'est ce que j'appelle une année à 3% de croissance", s'est réjoui sur la chaîne CNBC le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow alors que Donald Trump a promis une expansion à 3%, voire plus, sur plusieurs années.

"Cela veut dire que les politiques menées marchent, comme la baisse des impôts, la dérégulation, la réforme du commerce", a estimé M. Kudlow, citant quelques mesures phare voulues par le président républicain.

La vigueur de la croissance l'année dernière a été portée en effet par le stimulus budgétaire de l'administration Trump avec les réductions d'impôts et les augmentations de dépenses dans la défense notamment.

"Cette accélération n'est pas une surprise vu la relance budgétaire introduite l'année dernière", a noté Paul Ashworth, économiste en chef pour Capital Economics.

Pour le seul quatrième trimestre, la première économie mondiale a enregistré une croissance de 2,6% en rythme annuel, selon la première estimation du ministère sujette à révisions.

C'est davantage que la projection moyenne des analystes (2,3%) même si cela représente un net ralentissement par rapport à l'expansion du troisième trimestre (3,4%).

Le "shutdown" du gouvernement, qui a fermé partiellement les services administratifs du 22 décembre au 25 janvier en raison d'un bras de fer sur le financement du mur que Donald Trump veut construire à la frontière méridionale avec le Mexique, a eu un impact négatif limité.

- Optimisme de la Maison Blanche -

Le ministère estime ainsi que les réductions de services fournis par les fonctionnaires ont coûté un dixième de point de pourcentage à la croissance du dernier trimestre.

Le chiffre du dernier trimestre de 2018, qui est publié avec un mois de retard (en raison du "shutdown") alors que le premier trimestre de 2019 est déjà bien avancé, montre un ralentissement de la progression de la consommation, locomotive de la croissance.

Les dépenses des Américains ont avancé de 2,8% au lieu de 3,5% trois mois plus tôt, un rythme qui reste toutefois soutenu.

Au rang des bonnes surprises alors que la guerre commerciale bat son plein, les exportations qui avaient fortement chuté (-4,9%) de juillet à septembre après l'instauration de tarifs douaniers punitifs entre la Chine et les Etats-Unis, ont rebondi d'octobre à décembre (+1,6%). En décembre, la Chine avait recommencé à acheter du soja américain.

Autre facteur positif, les investissements des entreprises ont repris de la vigueur (+3,9%) et il y a eu un rebond dans la reconstitution des stocks.

"Pour résumer, le ralentissement de la croissance est bien moins fort qu'on ne l'attendait mais il est désormais en marche", a expliqué Jim O'Sullivan, de HFE.

Pour 2019, la Maison Blanche mise pourtant toujours sur une expansion de 3%, comme l'a récemment dit Kevin Hassett, un conseiller économique de la Maison Blanche.

"Les perspectives économiques sont très fortes", a de son côté assuré le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, interrogé depuis Londres sur CNBC jeudi. Si ralentissement il y a en 2019, "il n'y a pas à s'inquiéter", a-t-il ajouté soulignant que cela sera à mettre sur le compte du "shutdown" du mois de janvier qui va affaiblir la performance du premier trimestre.

La plupart des économistes craignent toutefois un net coup de frein sous l'effet de l'affaiblissement de l'économie mondiale. La Banque centrale américaine prévoit une croissance de 2,3% cette année pour les Etats-Unis.

"L'économie américaine a crû à un rythme robuste en 2018. Pour 2019, mes projections sont plus faibles mais c'est encore solide", a aussi déclaré jeudi le vice-président de la Fed Richard Clarida.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.