La fébrilité s'empare de Wall Street, en proie à des revirements brutaux

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Par Juliette MICHEL - New York (AFP)
Publié le 29 octobre 2018 - 23:07
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La Bourse de New York a été marquée lundi par des revirements abrupts reflétant l'inquiétude des investisseurs pour les perspectives des entreprises américaines, entre guerre commerciale et durcissement de la politique monétaire.

L'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 0,99% à 24.442,92 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a chuté de 1,63% à 7.050,29 points.

L'indice élargi S&P 500 a lâché 0,66% à 2.641,25 points.

Ils avaient pourtant tous les trois démarré la séance nettement dans le vert, le marché tentant de rebondir après plusieurs séances difficiles: depuis le début du mois, le Nasdaq a perdu 12,4%, le S&P 500 9,4% et le Dow Jones 7,6%.

Mais le marché s'est peu à peu replié avant de céder en toute fin de séance à un mouvement de panique faisant chuter le Dow Jones de plus de 2% et le Nasdaq de plus de 3%.

"Cette volatilité accrue n'est plus l'exception mais est devenue la norme", a constaté Art Hogan de B. Riley FBR.

"D'un point de vue technique, les courtiers souhaitent voir plus franchement que le mouvement de repli a atteint un plancher" avant de parier de nouveau sur une remontée des actions, a estimé Karl Haeling de LBBW.

"Du point de vue des fondamentaux, les investisseurs s'inquiètent pour les bénéfices des entreprises, ils craignent de voir les tensions commerciales augmenter leurs coûts et donc rogner sur les marges, et ils redoutent l'impact d'un ralentissement de la croissance", a-t-il ajouté.

Ces inquiétudes ont été ravivées en cours de séance par des informations de l'agence Bloomberg selon lesquelles les Etats-Unis préparent des sanctions supplémentaires contre la Chine si des discussions prévues en novembre entre le président Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ne permettaient pas d'apaiser les tensions commerciales.

Boeing (-6,59%) et Caterpillar (-0,93%), deux entreprises particulièrement sensibles à tous remous dans les négociations commerciales entre les deux pays, ont été sévèrement touchés.

Les valeurs du secteur technologique, fortement chahutées depuis le début du mois, ont de leur côté été un peu plus affectées par l'annonce d'une taxe sur les services numériques au Royaume-Uni.

"Dans un marché déja nerveux, la peur a pris le dessus", a commenté Adam Sarhan de 50 Park Investment. "Les acheteurs ont fui le marché, laissant le contrôle à ceux qui vendent leurs actions", a-t-il estimé.

- En suspens avec les élections -

Les investisseurs sont d'autant plus enclins, selon lui, à rester en retrait qu'ils attendent des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, le 6 novembre, pour se positionner en fonction du résultat.

Toutes ces incertitudes s'ajoutent aux interrogations persistantes sur la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

Pour éviter un emballement de l'inflation, cette dernière relève peu à peu ses taux d'intérêt et prévoit de le faire encore plusieurs fois au cours des mois à venir.

Les chiffres sur l'inflation dévoilés lundi ne devraient pas, selon plusieurs analystes, modifier fondamentalement la perspective des responsables de l'institution: sans les secteurs volatils de l'alimentation et de l'énergie, l'indice des prix basé sur les dépenses de consommation a, comme depuis mai, stagné à 2%.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à 10 ans des États-Unis a légèrement progressé lundi à 3,084% contre 3,076% à la précédente clôture.

Certains investisseurs redoutent que la banque centrale ne procède trop rapidement, au risque de freiner brutalement la croissance.

Les résultats des entreprises ayant déjà dévoilé leurs chiffres du troisième trimestre sont pourtant solides: elles ont publié des bénéfices supérieurs de 6,5% en moyenne aux prévisions.

Si la tendance se poursuit, la croissance des bénéfices par action devrait s'établir à 22,5%, selon le cabinet Factset.

Malgré cela, "les analystes ont abaissé leurs estimations pour le quatrième trimestre", a relevé Nicholas Colas de DataTrek.

"Tout suggère plus de volatilité à venir sur les marchés des actions aux Etats-Unis et à l'étranger et la possibilité de pertes encore plus marquées cette semaine", a-t-il avancé.

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