La fraude sur les paiements recule en 2017, sauf sur le chèque

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Par Carole GUIRADO - Paris (AFP)
Publié le 10 juillet 2018 - 16:34
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La fraude sur les moyens de paiements émis en France a nettement reculé (-6,8%) en 2017 pour un montant de 744 millions d'euros, sauf sur le chèque, cible privilégiée des escrocs, selon un rapport publié mardi.

"Jamais nous n'avions vu une baisse aussi forte" du montant de la fraude sur les moyens de paiement scripturaux, 54 millions de moins qu'en 2016, s'est félicité François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, lors de la présentation du rapport de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.

Toutefois, le nombre de cas de fraude a progressé en 2017 (+8%) à 5,1 millions d'opérations frauduleuses en 2017.

Ce chiffre "progresse parce qu'au fur et à mesure que nous gagnons en sécurité, les fraudeurs multiplient leurs attaques pour essayer de contourner l'efficacité croissante de nos dispositifs mais sans y réussir en termes de montants", a détaillé le banquier central.

Les fraudes à la carte bancaire, mode de paiement préféré des Français, ont représenté près de la moitié du montant total (48%) des escroqueries enregistrées, soit 360,7 millions d'euros. Elles ont également représenté la quasi-totalité (97%) des transactions frauduleuses enregistrées l'an passé.

Toutefois, le taux de fraude sur les opérations par carte émises en France a diminué pour s'établir à 0,054% (contre 0,063% en 2016), taux le plus bas depuis 2009, dû essentiellement à une baisse notable des fraudes sur le paiement à distance, détaille le rapport.

Et ce alors que le montant total des transactions par carte en France et à l'étranger a nettement augmenté (+5,8%) pour s'élever à 664,6 milliards d'euros.

Le taux de fraude sur le "sans contact" est lui ressorti stable (0,02%) alors que l'essor de ce moyen de paiement se confirme. Le nombre et le montant de transactions ont ainsi doublé entre 2016 et 2017, 1,2 milliard d'opérations ayant été réalisées pour un montant total de près de 13 milliards d'euros.

Respectivement deuxième et troisième modes de paiement les plus utilisés en France, le prélèvement et le virement ont vu le montant de leur fraude diminuer.

- Chèque vulnérable, bitcoin disqualifié -

"Tous les moyens de paiement modernes, électroniques ou dématérialisés (reposant sur la carte, le virement ou le prélèvement) bénéficient de cette tendance baissière de la fraude, dans un contexte de croissance des flux de paiements", indique l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, instance dépendant de la Banque de France, dans son rapport.

En revanche, la fraude sur le chèque, dont l'usage décline chaque année (-10% d'opérations, -7% en montant en 2017), a franchement grimpé (+9%) pour atteindre un montant de 296 millions d'euros contre 272 millions un an plus tôt.

A lui seul, le chèque représente 40% du montant total de la fraude sur les paiements l'an passé alors qu'il n'est plus que le quatrième moyen de paiement utilisé.

L'utilisation frauduleuse de chèques perdus ou volés et la falsification d'un chèque régulièrement émis, dont le montant moyen par fraude s'est élevé à 8.100 euros, ont constitué l'essentiel des escroqueries au chèque répertoriées.

Ce constat incite au "développement de moyens de paiement innovants" et à des solutions de paiement sécurisées et alternatives "telles (que) la carte ou le virement, et bientôt le virement instantané", le chèque comportant "des vulnérabilités liées à la difficulté de mettre en place des dispositifs de prévention de la fraude", relève l'Observatoire.

Toutefois "l'innovation ne doit jamais devenir obligation", a nuancé M. Villeroy de Galhau, plaidant pour le maintien de l'accès à "l'ensemble des moyens de paiements existants" pour éviter "un mouvement de rejet de certains moyens de paiement ressenti comme excluant pour certains", notamment les personnes âgées.

Enfin, le gouverneur central a rappelé que "le bitcoin n'est pas un bon moyen de paiement", le qualifiant de "crypto-actif" destiné à des investissements "fortement spéculatifs". "Ceux qui investissent dans ces actifs le font à leurs risques et périls", a-t-il prévenu.

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