La situation en Catalogne pèse sur les résultats de Suez pour 2017

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Par Marie HEUCLIN - Paris (AFP)
Publié le 23 janvier 2018 - 18:57
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Le nouveau logo de Suez le 12 mars 2015 à Paris
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© ERIC PIERMONT / AFP/Archives
Le logo du groupe Suez Environnement le 12 mars 2015 à Paris
© ERIC PIERMONT / AFP/Archives

L'incertitude politique qui se prolonge en Catalogne a eu raison des ambitions opérationnelles de Suez pour 2017, mais le groupe se veut optimiste pour cette année avec une accélération attendue de la croissance de son activité et de ses résultats.

Lors d'un conseil d'administration tenu mardi, le numéro deux mondial de la gestion de l'eau et des déchets a dû entériner qu'il n'atteindrait pas son objectif de bénéfice d'exploitation (ebit) pour 2017 après une année marquée par des dépenses imprévues en Espagne et l'arrêt de deux contrats au Maroc et en Inde.

Suez devrait ainsi enregistrer une baisse de 2% de son ebit (à périmètre et change constants) à 1,28 milliard d'euros, alors que le groupe l'attendait en légère progression.

Le groupe a dû faire face au dernier trimestre à des dépenses "spécifiques" pour un total de 45 millions d'euros, a expliqué son directeur financier, Christophe Cros, lors d'une conférence téléphonique.

"Ces dépenses sont liées à la situation particulière que nous rencontrons en Espagne et à des difficultés opérationnelles qui concernent deux contrats en Inde et au Maroc", a-t-il détaillé.

Il a aussi confirmé les autres objectifs du groupe: une légère croissance organique de son chiffre d'affaires (évalué en hausse de 1,5% à 15,8 milliards d'euros), un dividende de 65 centimes d'euros par action et un flux de trésorerie disponible d'environ un milliard d'euros.

L'excédent brut d'exploitation (ebitda) devrait lui s'établir à 2,64 milliards d'euros et le bénéfice net à 300 millions d'euros.

La révision de son objectif opérationnel intervient alors que le groupe avait entamé l'année 2017 avec prudence, du fait de la faible inflation et d'un contexte économique morose en Europe qui pèse notamment sur les flux de déchets à traiter, fortement liés à l'activité industrielle.

2017 a surtout été marquée par l'acquisition de la branche eau du géant américain General Electric pour plus de 3 milliards de dollars grâce à laquelle Suez s'est lancé à la conquête du marché des industriels, sur lequel il était moins présent.

Le groupe a aussi prévu de supprimer 500 à 600 postes sur ses fonctions support.

- "bonne dynamique" en 2018 -

Détaillant les difficultés du dernier trimestre, le directeur financier a expliqué que la situation politique en Catalogne depuis le référendum sur l'indépendance a créé une "incertitude" qui "pèse sur les décisions publiques en matière d'investissement et en matière de négociations tarifaires".

Cela a conduit le groupe à engager des dépenses pour "protéger" ses activités, a-t-il ajouté. Suez a notamment déplacé à Madrid le siège social de sa filiale Agbar, qui gère l'eau de Barcelone, et va encore tailler dans les coûts et réduire ses effectifs dans ce pays.

Outre les problèmes en Espagne, le groupe a décidé d'arrêter ses activités à Casablanca où il gère la collecte des déchets ménagers, et à Bombay, où il fournit des prestations de services.

Au Maroc, le groupe vit des tensions depuis plusieurs mois avec la ville de Casablanca qui a résilié en septembre dernier son contrat avec Suez, jugeant que le groupe français n'a pas tenu ses engagements en matière d'investissement et d'équipements.

Ces cessations d'activité "ne font pas l'objet de contentieux", a précisé M. Cros.

Malgré cette contre-performance, le groupe se veut rassurant pour cette année. Il a annoncé une "accélération" de la croissance organique de son bénéfice d'exploitation, avec une progression attendue de 10%.

Le chiffre d'affaires est lui attendu en hausse de 9% à change constant.

"Ces objectifs reflètent la bonne dynamique attendue en 2018 de WT&S (branche eau industrielle) mais aussi de nos divisions International et Recyclage et valorisation en Europe", a défendu M. Cros.

Le chiffre d'affaires de la division WT&S devrait atteindre 2,8 milliards de dollars (environ 2,28 milliards d'euros).

En revanche, le groupe estime que la division Eau Europe sera stable, "compte tenu de l'absence d'inflation et de la modestie des décisions publiques d'investissement".

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