Le boom du marché immobilier ancien permet aux agences de recruter en 2018

Auteur:
 
Par Rebecca FRASQUET - Paris (AFP)
Publié le 15 mars 2018 - 11:17
Image
Une agence immobilière, à Paris, le 19 décembre 2017
Crédits
© Lionel BONAVENTURE / AFP
Une agence immobilière, à Paris, le 19 décembre 2017
© Lionel BONAVENTURE / AFP

Après trois ans au beau fixe sur un marché immobilier ancien dopé par des taux d'intérêt très bas, qui a frôlé le million de transactions l'an dernier, les réseaux d'agences affichent leur optimisme en recrutant en 2018.

"Nous profitons d'une belle parenthèse enchantée et ce devrait être encore le cas cette année", dit à l'AFP le directeur général du réseau Guy Hoquet (groupe Nexity), Fabrice Abraham.

Selon les notaires, l'immobilier ancien a "retrouvé la fluidité" des années fastes pour les vendeurs, de 1999 à 2007, en enregistrant le record historique de 968.000 ventes en 2017, soit 120.000 de plus que le précédent record... atteint l'année d'avant.

Et cette année, les perspectives demeurent très favorables, grâce à une conjoncture économique en amélioration et des taux de crédit à l'habitat "au plus bas depuis 50 ans", rappelle à l'AFP l'économiste Jacques Friggit - à 1,47% en moyenne le mois dernier.

Toutefois la solvabilité des acquéreurs se dégrade: les taux bas ne compensent plus l'envolée des prix dans certaines métropoles dynamiques comme Bordeaux, et Paris: +8,6% dans la capitale contre +4% en France, l'an dernier.

En monnaie constante, le prix des logements est en effet 69% plus élevé qu'en 2000, alors que le revenu disponible par ménage n'est supérieur que de 2%, a calculé M Friggit. Un accédant à la propriété dispose ainsi d'un pouvoir d'achat immobilier inférieur de 20% à ce qu'il était en 2000.

Mais les réseaux immobiliers sont néanmoins confiants: Guy Hoquet, qui compte 2.500 collaborateurs dans un demi-millier d'agences, espère "doubler sa part de marché", qui atteint 3% aujourd'hui dans un marché très éclaté où les deux premiers, Orpi et Century 21, ont respectivement 5,5% et 5%.

- Services automatisés -

Guy Hoquet veut recruter "deux personnes par agence, à 80% des commerciaux avec un Bac+2", et ouvrir 80 nouvelles agences.

"Nous allons embaucher un millier de personnes sur toute la France, ce qui n'est pas si facile, même si la profession attire plus qu'hier", rapporte M. Abraham, qui dit retenir environ "un candidat sur neuf", pour "son ambition, sa ténacité et sa capacité à gérer son temps, à se tenir au courant de toutes les évolutions de la législation".

La rémunération est "évolutive, motivante", estime-t-il: "30.000 à 35.000 euros brut la première année, 50.000 en moyenne la deuxième, et jusqu'à 80.000 euros la troisième... ou la moitié seulement, si le collaborateur n'a pas +décollé+", admet-il. S'y ajoutent 20% des commissions générées pour l'agence, sur chaque vente.

Même optimisme chez Orpi qui compte 6.700 collaborateurs dans 1.200 agences et en recrutera 1.000 cette année, une "nouvelle génération de conseillers immobiliers", formée aux "méthodes mais aussi aux valeurs coopératives du réseau", selon sa présidente Christine Fumagalli.

De son côté Century 21 (850 agences) organise "depuis deux semaines, des journées d'information pour pourvoir 1.000 postes dans la transaction, la gestion, le syndic et l'immobilier commercial", précise à l'AFP son président Laurent Vimont.

Enfin Era (380 points de vente, 1.600 négociateurs), embauchera "au moins une à deux personnes supplémentaires par agence" en 2018, explique son président François Gagnon, sur un "marché très porteur". "Faire appel à un professionnel bien formé est de plus en plus nécessaire" dit-il, car "les lois et les réglementations se complexifient".

Des services en partie automatisés (renseignements-type, compte-rendus de visites en ligne...), permettent aux négociateurs de gérer "deux fois plus de biens" et "libèrent du temps pour une relation plus personnalisée avec les clients", assure M. Gagnon.

Car "le reproche le plus fréquent fait aux agents immobiliers par les propriétaires est de ne pas donner de nouvelles", admet-il.

En mars 2016, l'UFC-Que choisir avait épinglé une "voracité tarifaire", une transparence "aux oubliettes" et des infractions en hausse, au terme d'une enquête auprès de 1.246 agences, qualifiée d'"outrancière" par la Fédération nationale de l'Immobilier (Fnaim).

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.