Le gouvernement maintient sa réforme de la fonction publique "comme prévu"

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Par AFP - Paris
Publié le 23 janvier 2019 - 14:36
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Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Olivier Dussopt, le 9 janvier 2019 à l'Elysée, à Paris
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© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives
Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Olivier Dussopt, le 9 janvier 2019 à l'Elysée, à Paris
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Face aux doutes de certains membres du gouvernement et aux protestations des syndicats, l'exécutif a précisé mercredi le calendrier de sa réforme de la fonction publique, qui sera présentée en Conseil des ministres "comme prévu" fin mars, soit à l'issue du débat national.

Le projet de loi dont les contours sont déjà connus, notamment sur la possible suppression de 120.000 postes d'ici 2022, la rémunération au mérite des fonctionnaires, ou encore le recours accru aux contractuels, doit faire l'objet d'un dialogue plus approfondi, réclament depuis plusieurs semaines les organisations syndicales, en pleine crise des "gilets jaunes".

"Le texte est dans la phase prévue de concertation institutionnelle avec les partenaires sociaux", qui "vient se superposer avec le grand débat national", a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux à l'issue du Conseil des ministres.

Le passage du projet de loi en Conseil des ministres "n'est pas reporté, il sera présenté, comme il est prévu depuis le premier jour, à la fin du mois de mars", a-t-il ajouté en conférence de presse.

M. Griveaux répondait à une question sur les débats qui animent le gouvernement concernant cette réforme, après les discussion parfois vives lors du séminaire de rentrée du 9 janvier puis lors du Conseil des ministres du 16 janvier, selon des informations d'Europe 1 et du Canard Enchaîné qui ont été confirmées à l'AFP de sources gouvernementales.

Certains ministres ont craint, par exemple, qu'un texte précipité sur ce sujet n'ajoute une fronde des fonctionnaires aux manifestations hebdomadaires des "gilets jaunes".

De leur côté, les syndicats, reçus depuis mardi par le secrétaire d'Etat chargé de cette réforme, Olivier Dussopt, jugent la concertation insuffisante.

Signe de leur défiance, le premier d'entre eux, la CGT Fonction publique, a annoncé mercredi qu'il ne se rendrait pas vendredi aux voeux de M. Dussopt. Car par son "refus systématique et continu de prendre en compte la moindre proposition des organisations syndicales sur des enjeux essentiels, l'exécutif démontre que, dans la réalité, il n'a aucun attachement au dialogue social", a dénoncé le syndicat dans un communiqué.

Le projet de loi "est déjà ficelé" et M. Dussopt a laissé entendre mercredi qu'il "ne changerait quasiment rien" à ce texte, a affirmé à l'AFP le secrétaire général de la CGT Fonction publique, Jean-Marc Canon, après un entretien bilatéral à Bercy.

Un "passage en force", juge-t-il, alors que la tenue du grand débat aurait "nécessité de suspendre complètement" l'élaboration du texte, pour donner plus de temps à d'éventuelles négociations - des concertations, en l'état. Pour lui, "les conditions minimales du dialogue ne sont pas réunies".

Même son de cloche à la CFDT, 2e syndicat de fonctionnaires, qui a redemandé dans un communiqué un "assouplissement du calendrier" pour "permettre d'éclairer les débats".

Faux, a rétorqué Benjamin Griveaux, qui affirme que "si des idées émergent", le gouvernement pourra "les intégrer et le texte qui sera présenté comme prévu fin mars pourra être enrichi des apports".

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