Le plan social de GE Hydro à Grenoble recalé par l'administration

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Par AFP - Grenoble
Publié le 12 janvier 2018 - 17:48
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Le plan de restructuration du site GE Hydro à Grenoble, qui prévoit la suppression de plus de 300 des 800 emplois, a été bloqué par l'administration, ont indiqué vendredi à l'AFP direction et syndicats.

La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) a refusé d'homologuer le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui lui avait été soumis, en estimant que la direction devait mieux préciser les catégories professionnelles pouvant bénéficier de mesures d'accompagnement.

"C'est une victoire. Cela prouve que nous avions raison quand nous disions que ce plan était bâti à la va-vite", a déclaré à l'AFP Nadine Boux, au nom de l'intersyndicale CFE-CGC, CFDT et CGT du site de conception et fabrication de turbines hydroélectriques.

Les syndicats comme les représentants du personnel avaient refusé en décembre de rendre un avis sur ce plan dans chacune des instances légalement consultées, déplorant des "carences graves d'information" et récusant les arguments économiques sous-tendant la restructuration.

Dans un communiqué, la direction du site a, elle, souligné que la Direccte ne contestait que la seule définition des catégories professionnelles. "Le reste du plan n'a soulevé aucune objection", a-t-elle fait valoir.

Elle prévoit donc d'étudier "dans les prochains jours" le point contesté avec les instances représentatives du personnel, avant de soumettre un plan révisé "dans les meilleurs délais".

"Nous allons devoir nous remettre autour de la table mais, cette fois-ci, nous voulons y voir siéger les vrais décideurs. On invite Jérôme Pécresse (PDG de GE Renouvelables, la société mère de GE Hydro) à venir", a avancé Mme Boux.

L'annonce de ce plan avait fait l'effet d'une déflagration sur ce site centenaire et emblématique de l'industrie de "la houille blanche" (l'hydroélectricité) à Grenoble.

Initialement présenté en juillet avec 345 suppressions de postes (43% des effectifs), le plan avait été ramené à 313 postes supprimés (39%) dans sa version présentée pour homologation fin décembre. Selon la direction, il faut encore en retrancher "67 départs naturels" pour cause de retraite ou démission "qui ont déjà eu lieu".

-Avenir de la filière hydroélectrique-

La décision de la Direccte "montre l'absence de rationalité dans ce plan social", a affirmé à l'AFP le maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV). "Cela met encore plus la pression sur les épaules d'Emmanuel Macron: c'est du temps qui est donné pour discuter de l'avenir de la filière hydroélectrique, pour passer d'un plan de suppressions de postes à un plan d'investissement pour l'avenir", veut croire l'élu écologiste.

Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Economie n'a pas souhaité réagir pour le moment. A Bercy, Benjamin Griveaux, alors secrétaire d'Etat auprès du ministre Bruno Le Maire, s'était penché sur ce dossier industriel. Depuis son départ le 24 novembre pour le porte-parolat du gouvernement, les syndicats déplorent l'absence d'interlocuteur.

Fin décembre, l'intersyndicale soutenue par les élus locaux avait appelé l'Etat et le président Macron en particulier à mobiliser son "pouvoir d'influence" pour ramener le conglomérat américain propriétaire du site à "de meilleures considérations".

Mais le gouvernement avait estimé mi-décembre que GE avait jusqu'à présent tenu ses promesses, notamment en termes de créations d'emplois en France, après le rachat du pôle énergie d'Alstom (dont faisait partie la branche hydro). Un mariage GE-Alstom qu'avait validé Emmanuel Macron quand il était ministre de l'Economie de François Hollande.

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