Le président du LSE confirmé par les actionnaires malgré une fronde

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Par AFP
Publié le 19 décembre 2017 - 16:50
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Le président du London Stock Exchange (LSE), Donald Brydon, a été confirmé à son poste par les actio
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Le président du London Stock Exchange (LSE), Donald Brydon, a été confirmé à son poste par les actionnaires
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Le président du London Stock Exchange (LSE), Donald Brydon, a été confirmé mardi à son poste par les actionnaires qui ont rejeté la demande de renvoi formulée par un investisseur activiste.

Quelque 79% des actionnaires du mastodonte financier, gestionnaire entre autres de la Bourse de Londres, ont voté contre la proposition du fonds activiste TCI (The Children's Investment Master Fund) d'éconduire M. Brydon, d'après un communiqué publié par le LSE à l'issue d'une réunion extraordinaire des porteurs de titres.

"Le conseil d'administration et moi-même saluons ce résultat qui apporte de la stabilité au groupe", a déclaré M. Brydon cité dans ce communiqué, deux heures après avoir ouvert cette réunion dans la sobriété, revêtu d'un costume noir et d'une cravate bordeaux.

Ce résultat n'est pas une surprise: d'après des sources proches du dossier et la presse, deux des principaux actionnaires du LSE - avec chacun autour de 10% du capital -, le gérant d'actifs Blackrock et Qatar Investment Authority (QIA), avaient prévu de voter en faveur du maintien de M. Brydon pour ne pas aggraver la crise de gouvernance du LSE.

Cette crise a démarré au lendemain de l'annonce surprise du départ du directeur général du LSE, le Français Xavier Rolet, le 19 octobre. TCI, un actionnaire important du LSE avec quelque 5% du capital, était alors intervenu pour demander le maintien de M. Rolet et le renvoi de M. Brydon accusé d'avoir provoqué le départ du Français, prévu alors pour la fin 2018.

Le fonds activiste mettait en avant le fait que sous le mandat de M. Rolet, entamé en 2009, le LSE était devenu un groupe diversifié sur les marchés, gérant les Bourses de Londres et de Milan, le spécialiste des indices Russell ou encore la chambre de compensation LCH. La capitalisation boursière du groupe a été multipliée par 20 en huit ans.

Le 29 novembre toutefois, le LSE avait annoncé le départ finalement immédiat de M. Rolet, lequel regrettait la "mauvaise publicité" faite autour du groupe. Dans le même mouvement, le LSE annonçait que le président de son conseil d'administration, Donald Brydon, ne serait pas candidat à une réélection en 2019.

Ce faisant, l'opérateur boursier espérait clore cette crise de gouvernance qui a secoué la City de Londres, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, se disant même "déconcerté".

TCI avait néanmoins maintenu sa demande de renvoi de M. Brydon, qui a donc été soumise mardi au vote des actionnaires et rejetée.

Dans la foulée de ce vote, M. Brydon a envoyé une lettre au co-fondateur du fonds, Christopher Hohn, qui mène la fronde contre lui, afin de trouver un terrain d'entente et soulignant le rôle de TCI comme important actionnaire du géant financier et sollicitant son point de vue sur l'avenir du groupe.

Mais M. Hohn s'est également fendu d'une lettre, au conseil d'administration du LSE, appelant toujours au remplacement anticipé de M. Brydon, et notant que l'impact du vote de défiance, qui a dépassé le seuil de 20%, sur les décisions du conseil devrait être rendu public lors de l'assemblée générale de 2018 au plus tard.

M. Hohn a également déclaré que "nombres des plus gros actionnaires qui ont voté contre la résolution ont informé (TCI) qu'ils ont demandé au conseil de commencer à œuvrer pour planifier dès maintenant la succession du président".

Cette demande a été démentie par le LSE, qui a déclaré que "le conseil estime qu'il est dans le meilleur intérêt des actionnaires de voir Donald (Brydon) rester président jusqu'en 2019".

Cette agitation est mal tombée pour le LSE, qui tente de se remettre de l'échec cuisant en mars dernier du mariage prévu avec l'opérateur de la Bourse de Francfort, Deutsche Börse, qui n'a pu être validé par la Commission européenne dans un contexte rendu difficile par le Brexit.

La place de Londres est en outre candidate, comme New York et des places financières asiatiques, à l'accueil de la cotation boursière du géant saoudien Saudi Aramco, qui prévoit une entrée sur le marché d'ampleur historique.

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