Les cartes de crédit de Barclays plus rentables que sa banque d'investissement

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Par Patrice NOVOTNY - Londres (AFP)
Publié le 24 octobre 2018 - 13:05
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Une enseigne de la banque britannique Barclays, à Londres le 25 juillet 2018
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© DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP/Archives
Une enseigne de la banque britannique Barclays, à Londres le 25 juillet 2018
© DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP/Archives

Barclays a vu son bénéfice net bondir au troisième trimestre, portée par une conjoncture économique solide aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais sans répondre à toutes les interrogations sur son activité mitigée de banque d'investissement.

Entre le 1er juillet et le 30 septembre, la banque britannique a dégagé un bénéfice net de 1,002 milliard de livres (1,135 milliard d'euros), une progression de 72% sur un an, selon un communiqué publié mercredi.

Ses profits ont augmenté dans sa banque de détail britannique, où l'activité économique et la consommation tiennent bon malgré les incertitudes du Brexit à venir.

Cette résistance de la conjoncture au Royaume-Uni, combinée à une croissance solide aux États-Unis, a de surcroît permis à l'activité de cartes de crédit de Barclays de sextupler ses bénéfices avant impôt. Les emprunteurs sur cartes de crédit (ménages et entreprises) sont en effet beaucoup plus solvables, ce qui a divisé par trois les coûts supportés par la banque pour le non-remboursement de créances.

Les profits de Barclays ont en revanche diminué dans son activité de banque d'investissement.

Au sein de cette division considérée comme "noble" par les investisseurs - et potentiellement plus rémunératrice -, Barclays a pourtant enregistré davantage de revenus sur les marchés - notamment via le courtage d'actions.

Mais l'activité de banque envers les grandes entreprises a vu ses revenus diminuer, même si le directeur général de Barclays, l'Américain James Staley, a souligné qu'elle avait participé à plusieurs opérations d'acquisition d'envergure mondiale.

- Amende américaine -

"La performance est mitigée dans la banque d'investissement", a jugé Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown. "Des questions continuent de se poser, notamment du fait des velléités de l'investisseur activiste Edward Bramson de réduire l'ampleur de cette activité" dont les revenus sont décevants dernièrement, a-t-il ajouté.

Bramson, qui détient 5,4% du capital de la banque, pousserait pour une réduction de la voilure de cette branche, mais M. Staley n'y est pas favorable, y voyant l'une des deux jambes sur lesquelles Barclays doit marcher, avec la banque de détail.

"Le chômage est historiquement bas au Royaume-Uni et aux États-Unis et la volatilité sur les marchés a été particulièrement faible" cet été, a souligné le directeur général lors d'une conférence téléphonique. Pour M. Staley, il est logique dans ces conditions que la banque de détail fasse mieux que la banque d'investissement, mais un retournement défavorable de la conjoncture pourrait souligner l'importance des activités sur les marchés - dont les revenus seraient dès lors dopés par un surcroît de volatilité.

Le dirigeant n'entend donc pas changer de cap, même s'il a précisé qu'il devrait rencontrer M. Bramson dans les semaines à venir.

L'action Barclays montait de 0,94% à 167,32 pence vers 08H30 GMT à la Bourse de Londres, même si elle reste en forte baisse de 17% depuis le début de l'année.

À noter qu'au troisième trimestre, les profits de la banque n'ont pas été affectés par de lourdes pénalités pour mauvaise conduite.

Mais dans les comptes des neuf premiers mois de l'année, ils ont en revanche subi une charge pour mauvaise conduite de 2,1 milliards de livres, plus que doublée sur un an: la banque a enregistré une lourde pénalité financière en début d'année pour ses pratiques passées dans l'immobilier aux États-Unis, avant la crise de 2008.

Barclays a aussi enregistré une charge au premier trimestre pour faire face à un scandale de ventes forcées d'assurance-crédit PPI (Payment protection insurance) au Royaume-Uni, qui concerne Barclays et les autres grandes banques britanniques.

Malgré ces charges exceptionnelles, Barclays est largement revenue dans le vert entre janvier et septembre, dégageant un bénéfice net de 1,470 milliard de livres. L'an passé, pendant la période comparable, elle avait subi une perte nette de 628 millions de livres, ses comptes étant plombés par la vente à perte de l'essentiel de ses parts dans sa filiale Barclays Africa.

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