Dollar faible : Washington "pas préoccupé", Paris sur ses gardes
Les Etats-Unis ne "sont pas préoccupés à court terme" par le faible dollar, a déclaré jeudi à Davos un haut responsable américain, alors que le ministre des Finances français a appelé à ne "pas jouer" avec les taux de change.
"Nous ne sommes pas préoccupés par le niveau du dollar à court terme, il s'agit d'un marché très liquide, et nous croyons au libre cours des devises", a déclaré le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, au Forum économique mondial de Davos.
Le niveau actuel "a des avantages et des inconvénients", a-t-il encore déclaré lors d'une conférence de presse en marge du Forum économique mondial.
La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde lui avait demandé auparavant, dans un entretien avec Bloomberg Television, de "clarifier" des propos qui avaient bouleversé les marchés la veille.
Plus explicite, le secrétaire au Trésor avait constaté mercredi: "Evidemment, un dollar plus faible est bon pour nous".
Ces propos ont été interprétés comme une volonté américaine de jouer l'arme du taux de change dans la bataille commerciale mondiale.
Dans la foulée de cette déclaration coup de poing, le billet vert avait perdu 1% sur le marché, faisant s'envoler l'euro au plus haut depuis plus de trois ans.
La monnaie unique restait relativement stable jeudi à la mi-journée, attendant l'issue d'une réunion de la Banque centrale européenne.
Face à cette évolution susceptible de plomber la compétitivité européenne, le ministre français des Finances Bruno Le Maire a lui appelé jeudi à Davos à "ne pas jouer avec les parités", devant quelques journalistes.
"Nous souhaitons que les parités reflètent les fondamentaux des économies" pour permettre "un jeu coopératif entre nations développées" a mis en garde M. Le Maire.
C'est une allusion transparente à la vigueur de l’économie américaine, qui devrait selon toute logique tirer le dollar vers le haut, et non vers le bas.
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