L'industrie médicale au coeur de la santé économique dijonnaise

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Par Olivier DEVOS - Dijon (AFP)
Publié le 23 mars 2018 - 12:36
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Un employé de la société Crossject travaille sur un système d'injection sans aiguille le 12 mars 2018 à Dijon
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© JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP/Archives
Un employé de la société Crossject travaille sur un système d'injection sans aiguille le 12 mars 2018 à Dijon

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Une cinquantaine d'entreprises et près de 3.000 salariés, soit un emploi industriel sur cinq: l'industrie de la santé est un secteur clé pour la métropole de Dijon, qui en a fait l'un de ses axes de développement prioritaires.

"Il y avait déjà une tradition d'industrie pharmaceutique sur Dijon", même si le secteur avait "un peu souffert des crises industrielles, des fusions...", indique François-André Allaert, président de l'agence Dijon métropole développement.

Ancien fleuron de l'industrie médicale dijonnaise, le groupe Fournier, créé en 1880, s'est ainsi disloqué au début des années 2000, mais plusieurs de ses composantes ont prospéré sous d'autres noms.

C'est le cas d'Inventiva, héritière du centre de recherches de Fournier et devenue une biotech entrée en bourse en 2017, spécialisée dans la recherche de thérapies dans le domaine de la fibrose, de l'oncologie et des maladies rares.

C'est aussi le cas du groupe Urgo, spécialiste de la santé grand public (connu notamment pour ses pansements) et du traitement des plaies. 80% de ses produits sont conçus et développés dans la capitale de Bourgogne-Franche-Comté, où elle garde son siège et son centre mondial de recherche et développement (R&D).

La municipalité a lancé dès le début des années 2000 la construction d'un parc d'activité dédié, qui accueille aujourd'hui plus d'une dizaine d'entreprises. "Nous étions parmi les premiers" à nous y installer, lance Philippe Genne, pharmacologue et fondateur en 1995 de l'entreprise biopharmaceutique Oncodesign, cotée en bourse depuis 2014.

L'entreprise est spécialisée dans la recherche de thérapies "de précision" contre des maladies "résistantes, non-sensibles aux traitements", notamment certains cancers, en ciblant plus finement les pathologies pour proposer des traitements mieux adaptés.

Ses 220 employés travaillent notamment sur les propriétés des kinases, des molécules aux rôles multiples au sein des cellules vivantes.

Dans une salle de réunion à vue panoramique, le patron d'Oncodesign, qui se décrit comme scientifique et entrepreneur, balaye du regard la zone d'activité de Mazen-Sully: à quelques encablures, l'université, le CHU ou encore Pharm'image, pôle régional d'imagerie médicale.

- Axe de développement -

"Dijon est une ville qui favorise l'industrie médicale" avec "une université active et la possibilité d'avoir une translation finalement assez facile entre des résultats académiques et des applications thérapeutiques", explique M. Genne, soulignant aussi la proximité des patients. "C'est pour eux qu'on conçoit ces nouvelles thérapies."

Le dirigeant espère plus que doubler son chiffre d'affaires d'ici 2020, à 40 millions d'euros, et prévoit le développement de l'entreprise à l'international, notamment en Amérique du nord.

L'agence de développement dijonnaise a fait de la santé l'un des trois axes de développement majeurs de la ville -avec les industries agroalimentaires et numériques. Selon ses chiffres, les effectifs de R&D dans l'agglomération ont augmenté de 62% entre 2002 et 2012, essentiellement dans le secteur médical.

Dijon compte une troisième entreprise médicale cotée en bourse: Crossject, qui développe un système d'auto-injection sans aiguille. Les laboratoires Monot, autre acteur historique, ont quant à eux été repris à la fin des années 90 par l'allemand Merck, qui y développe des produits liés à l'automédication.

La capitale régionale concentre aussi des producteurs de médicaments, comme Delpharm, Recipharm ou SPPH ou encore le prothésiste Proteor.

Cet écosystème s'est regroupé en 2016 à l'échelle régionale dans une association basée à Dijon, BFCare, qui a recensé 300 entreprises liée au secteur santé en Bourgogne-Franche-Comté, employant 10.000 personnes pour un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros.

"Chacun était dans son rail, on ne se connaissait pas les uns les autres", explique Philippe Guerit, le président de l'association. "On a enfin pu chiffrer les choses: c'est à ce moment là que tout le monde a vraiment pris conscience qu'il y avait quelque chose."

La région et la métropole nous "aident à faire émerger cette filière", ajoute M. Guerit, pour qui Dijon "commence à exister sur la carte de France en tant que ville où il se passe quelque chose en santé".

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