L'inflation britannique reste vivace en janvier

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Par Jean-Baptiste OUBRIER - Londres (AFP)
Publié le 13 février 2018 - 13:20
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Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney lors de sa conférence de presse présentant les chiffres de l'inflation le 8 février 2018
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© Victoria Jones / POOL/AFP/Archives
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney lors de sa conférence de presse présentant les chiffres trimestriels de l'inflation le 8 février 2018
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L'inflation au Royaume-Uni s'est maintenue à 3% en janvier sur un an, ce qui constitue une mauvaise nouvelle pour les ménages britanniques d'autant qu'elle renforce l'hypothèse d'une hausse des taux de la Banque d'Angleterre.

Ce chiffre, annoncé mardi par l'Office des statistiques nationales (ONS), s'explique en particulier par la hausse des prix dans l'alimentaire et l'habillement.

Il est par ailleurs légèrement supérieur aux attentes des économistes qui prévoyaient un ralentissement à 2,9% selon Bloomberg.

La hausse des prix reste à des niveaux élevés, après avoir atteint un pic à 3,1% en novembre, représentant un nouveau coup dur pour le pouvoir d'achat des ménages britanniques, dont les salaires ne progressent pas aussi vite.

"La croissance des salaires évolue autour de 2,5%, donc le pouvoir d'achat baisse en termes réels", souligne Ben Brettell, économiste chez Hargreaves Lansdown.

Cette hausse des prix a un impact direct sur la consommation des ménages qui a été le moteur de la croissance économique ces dernières années au Royaume-Uni.

Dans le détail, l'inflation en janvier a été soutenue par une hausse des prix importante dans l'alimentaire (+3,7%), même si elle ralentit un peu par rapport à décembre, ainsi que dans l'habillement (+3,4%). En revanche, la hausse des prix s'est tempérée dans les transports (+3,4%).

L'inflation est renforcée depuis des mois en raison de la faiblesse de la livre, qui reflète les craintes autour du Brexit, ce qui a pour effet de renchérir le coût des biens importés.

La devise a toutefois repris quelques forces récemment, laissant penser aux économistes que l'inflation pourrait bien entamer un reflux lors des prochains mois, même si cela tarde à se concrétiser dans les chiffres.

- Vers un resserrement monétaire ? -

L'ONS a notamment observé que la progression des prix des biens manufacturés et alimentaires s'apaise en raison d'un recul du coût de certaines matières premières importées.

Mais cette tendance est susceptible d'être contrecarrée par la récente hausse des prix des matières premières sur les marchés, notamment du pétrole, sur fond de croissance mondiale en meilleure forme.

La solidité de l'inflation pourrait alimenter les spéculations autour d'une prochaine hausse des taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre (BoE), qui a ouvert la porte la semaine dernière lors de sa réunion à un resserrement monétaire plus marqué que prévu.

La BoE s'attend toutefois dans les prochains mois à un ralentissement de l'inflation, laquelle devrait terminer l'année 2018 à 2,4% selon ses prévisions.

James Smith, économiste chez ING, "penche pour une hausse des taux lors de la réunion de mai, bien que cela dépende des progrès concernant le Brexit, en priorité une annonce sur la période de transition ainsi qu'une plus grande clarté sur les relations commerciales voulues par le gouvernement".

De difficiles négociations avec l'UE sur les futurs liens avec le Royaume-Uni ne manqueraient pas en effet d'affaiblir à nouveau la livre, qui fait office de baromètre des incertitudes sur le Brexit.

La possibilité d'une prochaine hausse des taux inquiète toutefois particulièrement les syndicats, au moment où les ménages, souvent endettés et donc exposés à une hausse des taux via leurs emprunts immobiliers ou leurs crédit à la consommation, font face aux vents contraires de l'inflation.

Pour la confédération syndicale TUC, "la Banque ne devrait pas envisager de hausse de taux avant que les salaires ne repartent nettement à la hausse. Et c'est au gouvernement de s'assurer que cela se produise".

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