L'Ukraine dit avoir obtenu de nouvelles saisies d'actifs de Gazprom
La compagnie gazière ukrainienne a annoncé mardi avoir obtenu le gel d'actifs de Gazprom aux Pays-Bas, après la Suisse, à la suite d'une condamnation du géant russe à régler plus de deux milliards de dollars à Kiev pour solder leur conflit gazier.
L'opérateur gazier ukrainien Naftogaz "a déposé une requête en vue de la saisie des actions de Gazprom dans ses filiales néerlandaises et de toute dette de ces filiales envers Gazprom" et "un tribunal néerlandais a approuvé" ces demandes, a déclaré le groupe dans un communiqué, précisant que six des sept filiales du groupe russe ont refusé de coopérer.
En procédant à ces saisies, le groupe ukrainien veut se rembourser des 2,56 milliards de dollars que Gazprom lui doit selon l'arbitrage rendu par une Cour de Stockholm fin février, afin de solder tous leurs litiges qui portaient sur des dizaines de milliards de dollars depuis l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev en 2014.
Cette décision contraignait Kiev à reprendre ses achats de gaz russe mais depuis, Gazprom veut la contester et refuse de l'appliquer, ne livrant pas Kiev et ne versant aucun dommage.
Pour obtenir l'application du jugement, Kiev peut donc demander devant des tribunaux de diverses juridictions reconnaissant l'autorité de cette cour arbitrale le gel d'actifs de Gazprom.
"Naftogaz utilisera toutes les mesures légitimes et les outils à notre disposition pour faire appliquer la décision et récupérer intégralement le montant dû par Gazprom. Malheureusement, la société n'agit pas de bonne foi", a commenté le patron de Naftogaz Andriï Koboliev dans ce communiqué.
Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir pris connaissance du fait que "Naftogaz prend des mesures sur le territoire des Pays-Bas" mais a affirmé n'avoir reçu "aucune notification officielle" de saisie.
La semaine dernière, Naftogaz a ainsi obtenu le gel d'actifs de Gazprom en Suisse, notamment des parts du projet de gazoduc Nord Stream 2.
Le gazoduc Nord Stream 2 vise à doubler d'ici fin 2019 les capacités de son grand frère Nord Stream 1, et permettre à davantage de gaz russe d'arriver directement en Allemagne via la mer Baltique, donc sans passer par l'Ukraine.
Plusieurs pays, Pologne en tête, s'opposent à ce projet et dénoncent sa portée politique visant à pénaliser Kiev qui tire d'importants revenus du transit de gaz russe vers l'Europe.
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