Notre-Dame en flammes : les professionnels du tourisme se désolent

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Par Rebecca FRASQUET - Paris (AFP)
Publié le 16 avril 2019 - 00:24
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Des badauds sont massés sur les quais alors que Notre-Dame brûle, à Paris le 15 avril 2019
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© ERIC FEFERBERG / AFP
Des badauds sont massés sur les quais alors que Notre-Dame brûle, à Paris le 15 avril 2019
© ERIC FEFERBERG / AFP

Après la crise des "gilets jaunes" qui a fait chuter la fréquentation touristique en fin d'année dans la capitale, les professionnels se désolent de voir un monument aussi emblématique que la cathédrale Notre-Dame être la proie des flammes.

"C'est un traumatisme. Combien de temps va-t-il falloir pour remettre sur pied un monument historique comme Notre-Dame?", s'interrogeait lundi soir Didier Arino, directeur du cabinet spécialisé Protourisme. "C'est un monument tellement emblématique de ce qu'est Paris et la France, dans son rayonnement...", a-t-il ajouté.

Visité par 12 à 14 millions de personnes par an, soit une moyenne de plus de 30.000 par jour, ce chef-d'œuvre de l'architecture gothique situé sur l'île de la Cité, au cœur du Paris médiéval, est une étape incontournable pour les touristes qui séjournent dans la capitale.

"Pour l'image de Paris, après l'Arc de Triomphe saccagé par des casseurs pendant les manifestations des +gilets jaunes+, ce n'est pas une bonne nouvelle... cela ne donne pas une image d'un pays qui maîtrise: comment peut-on, en 2019, avoir un monument qui brûle aussi facilement ?", se désolait M. Arino auprès de l'AFP.

Les scènes de saccage sur les Champs-Elysées ont effrayé les clientèles étrangères et françaises, avec une perte de chiffre d'affaires supérieure à 250 millions d'euros dans l'hôtellerie-restauration à Paris et en Ile-de-France, selon le groupement patronal des indépendants du secteur, le GNI.

- Friends of Notre-Dame -

"On n'avait pas besoin de ça. Cela aura forcément une incidence sur l'hébergement hôtelier, parce que c'est l'un des sites touristiques les plus visités en France", a estimé de son côté Jean-Virgile Crance, président du groupement national des chaînes hôtelières (Mercure, Ibis, Sofitel, Balladins, Kyriad, etc.).

"Nous étions déjà victimes des violences liées au mouvement des +gilets jaunes+, en particulier dans l'hôtellerie haut de gamme", a-t-il rappelé.

En décembre dernier, le nombre des nuitées dans les hôtels a chuté de 5,3% à Paris, théâtre de violences récurrentes lors des manifestations qui ont débuté mi-novembre, en particulier sur les Champs-Elysées, vitrine de la France à l'étranger.

"Nous avons la chance, en France, d'avoir un patrimoine inestimable, que le monde nous envie. Il faut que ce drame nous encourage à avoir une véritable stratégie, offensive, pour développer l'industrie touristique, essentielle pour le pays", a estimé M Crance.

"C'est dramatique: c'est un monument gratuit, l'un des deux plus visités de la capitale, avec la Tour Eiffel", rappelait de son côté René-Marc Chikli, président du syndicat des tour-opérateurs Seto.

"Je me trouve ce soir sur un bateau sur la Seine : Notre-Dame est une étape de la visite... il va falloir la retirer du programme", a-t-il dit. "On n'avait pas besoin de ça", a-t-il ajouté lui aussi.

Inscrit par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1991, le monument est très prisé des touristes du monde entier, notamment ceux d'outre-Atlantique, particulièrement attachés à Quasimodo et aux autres personnages - immortalisés par le cinéma et la comédie musicale - sortis de l'imaginaire de Victor Hugo.

Des mécènes avaient été sollicités aux États-Unis pour financer la rénovation du monument, dont la dernière grande restauration par Viollet-le-Duc remontait au XIXe siècle, après la publication du roman de Victor Hugo. Plusieurs centaines de "Friends of Notre-Dame" avaient fait un don.

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