Réforme du travail : la grève des routiers est reconduite mardi

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Par AFP
Publié le 25 septembre 2017 - 13:59
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Des syndicalistes de la CGT distribuent des tracts près de la raffinerie de Gennevilliers pour prote
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Des syndicalistes de la CGT distribuent des tracts près de la raffinerie de Gennevilliers pour protester contre la réforme du Code du travail, le 25 septembre 2017
© Thomas Samson / AFP

La grève reconductible des routiers lancée lundi par les syndicats CGT et FO de la branche contre la réforme du Code du travail a donné lieu à plusieurs dizaines de manifestations et blocages, rapidement levés toutefois par l'intervention des forces de l'ordre.

"Le blocage ce n'est pas une méthode, la bonne méthode, c'est le dialogue", a déclaré sur BFM TV la ministre des Transports Elisabeth Borne en invitant les syndicats des transports routiers et les organisations patronales à une réunion jeudi à son ministère.

Il s'agira notamment de discuter des moyens de lutter contre "le dumping social et la concurrence déloyale" alors que la directive européenne sur le détachement est en cours de révision, a-t-elle dit. "Les routiers n'ont pas de raison de s'inquiéter des ordonnances Travail, qui ne modifient pas leur temps de travail (...) pas leur rémunération", a-t-elle répété.

"Le gouvernement choisit la matraque plutôt que le dialogue", avait dit un peu plus tôt sur RTL le numéro un de la CGT-Transports, Jérôme Vérité.

Selon lui, les forces de l'ordre "ont eu comme consigne très clairement de lever un certain nombre de blocages". Le porte-parole a dénoncé une situation "d'atteinte au droit de grève" inédite "depuis 2002", tandis que le secrétaire national du PCF Pierre Laurent fustigeait une "répression anti-syndicale".

"Intimidations, menace sur les permis, camions grues"... "rien n'a été épargné aux grévistes" mais "on ne lâche rien!", préviennent les fédérations CGT et FO, dans un communiqué appelant à reconduire comme prévu le mouvement mardi.

En début de matinée, les organisateurs avaient recensé au plus fort "plus de 40 points" d'actions (barrages, blocages, opérations escargot...) sur l'ensemble du territoire, pour tomber à une dizaine à la mi-journée.

Le coup d'envoi avait été donné dans la nuit par une trentaine de grévistes qui ont bloqué à l'aube le trafic des poids-lourds sur une autoroute du Nord, tout près de la Belgique.

Des opérations-escargot ont ensuite occasionné des ralentissements conséquents sur le périphérique de Caen et sur l'autoroute A1, une des plus fréquentées d'Europe. Des actions ont aussi eu lieu à proximité d'Arras, Rouen, Bordeaux, La Rochelle, Marseille ou encore Saint-Nazaire.

- Approvisionnement "normal" -

A Coignières (Yvelines), Vatry (Marne), Bassens (Gironde) et La Mède (Bouches-du-Rhône), les blocages de dépôts ont été levés, selon le ministère des Transports. Il évoquait à la mi-journée un approvisionnement "normal" des stations-services et "la quasi-totalité" des dépôts de carburants "libres d'accès".

La présence policière a notamment mis en échec des tentatives de blocage à Lorient, Valenciennes et près de Rennes. Aux abords de la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), près de Saint-Nazaire, les gendarmes étaient "déjà en place" à l'arrivée des grévistes à l'aube, d'après FO.

Néanmoins, des blocages se sont poursuivis jusque dans l'après-midi au terminal pétrolier de La Rochelle et au dépôt de Rubis au Grand-Quevilly, près de Rouen, un site stratégique pour une partie de la région Ouest où le blocage a été levé vers 16h30 à la demande des forces de l'ordre.

Pour faciliter les approvisionnements, le gouvernement a publié samedi un arrêté autorisant les transporteurs d'hydrocarbures à déroger temporairement aux règles en matière de temps de conduite et de repos.

Dans le bras de fer engagé avec le gouvernement, les grévistes ont affiché leur détermination.

"On restera le temps qu'il faut jusqu'à ce que Macron retire ses ordonnances purement et simplement", a ainsi déclaré Fabien Dautan, délégué CGT-Transports en Gironde.

Opposés à la réforme du droit du travail, les chauffeurs dénoncent la possibilité de "faciliter" les licenciements économiques dans les grands groupes, "l'affaiblissement" des représentants du personnel ou encore le plafonnement des indemnités prud'homales. Plus spécifiquement, ils s'inquiètent de la possibilité de négocier dans l'entreprise des éléments de rémunération (13e mois, prime d'ancienneté...), jusque-là fixés par la branche professionnelle.

"Aucun accord d'entreprise ne pourra être moins-disant que la convention collective. Affirmer le contraire est un mensonge et une manipulation", a répliqué la fédération patronale OTRE. Les organisations FNTR et TLF ont de leur côté dénoncé "un mouvement politique".

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