Ryanair voit baisser son bénéfice semestriel après une série de grèves

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Par Patrice NOVOTNY - Londres (AFP)
Publié le 22 octobre 2018 - 10:24
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Sur le tarmac de l'aéroport Berlin-Schönefeld, le 28 septembre 2018
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© Bernd Settnik / dpa/AFP/Archives
Sur le tarmac de l'aéroport Berlin-Schönefeld, le 28 septembre 2018
© Bernd Settnik / dpa/AFP/Archives

La compagnie aérienne Ryanair a fait état lundi d'un repli de 7% de son bénéfice net au premier semestre de son exercice annuel, marqué par une série de grèves de ses pilotes et personnels de cabine.

La première compagnie européenne a annoncé dans un communiqué avoir dégagé un bénéfice net de 1,20 milliard d'euros entre le 1er avril et le 30 septembre. La compagnie irlandaise à bas coût a maintenu sa prévision pour l'ensemble de l'exercice annuel qui sera achevé fin mars - et qu'elle avait abaissée le 1er octobre -, à savoir un bénéfice net attendu entre 1,10 et 1,20 milliard d'euros.

Le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, a toutefois prévenu que cette prévision ne serait atteinte que si les prix moyens des billets ne baissaient pas davantage. Il a aussi averti du fait que la compagnie pourrait dégager finalement moins de profits si les prix du kérosène devaient continuer d'augmenter ou si le trafic aérien était perturbé à défaut d'un accord entre Londres et Bruxelles sur le Brexit.

Ryanair a pourtant élevé de 6% son trafic pendant cette période, à 76,6 millions de passagers - son record -, avec un taux de remplissage moyen très élevé de 96%.

Elle a en outre augmenté de plus d'un quart ses revenus annexes. Une bonne part de cette hausse tient au changement du système pour les bagages chez Ryanair, qui contraint désormais ses passagers à payer un embarquement prioritaire pour avoir le droit d'emmener gratuitement une petite valise en cabine.

Grâce à ces éléments favorables pour ses revenus, la compagnie a vu son chiffre d'affaires grimper de 8% à 4,79 milliards d'euros.

Mais les résultats ont souffert d'un repli de 3% du prix moyen du billet d'avion payé par ses clients, à moins de 46 euros. Parmi les causes de cette baisse, Ryanair a cité une offre surabondante de transport aérien en Europe et des annulations de vols liées à des perturbations du service des contrôleurs aériens. Seuls 75% des vols Ryanair sont arrivés à l'heure au premier semestre, contre 86% un an plus tôt, la compagnie pointant les contrôleurs aériens.

- 'Grèves occasionnelles' -

Ryanair a aussi subi l'impact de grèves en son sein, notamment cet été, bien qu'elle n'ait pas cité cette raison comme un des facteurs ayant pesé sur ses profits.

Le 1er octobre, lorsqu'elle avait abaissé sa prévision de bénéfice annuel, la compagnie avait toutefois directement lié cet avertissement sur résultat aux grèves à répétition de ses pilotes et personnels de cabine, notamment dans cinq pays: l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne et le Portugal.

Après avoir refusé pendant ses trois premières décennies d'existence de discuter avec les syndicats, la compagnie a opéré un virage à 180 degrés en décembre dernier en acceptant de reconnaître certaines organisations syndicales et d'engager des négociations avec elles.

La compagnie a subi huit jours de grèves pendant l'été, en assurant que les perturbations pour ses passagers avaient été réduites. La revendication centrale des syndicats est l'octroi aux employés de contrats relevant du droit du pays de résidence et non plus du droit irlandais.

Vendredi, Ryanair a annoncé une série d'accords sur les conditions de travail avec des syndicats de pilotes au Portugal, au Royaume-Uni et en Italie. Ces derniers n'ont toutefois pas été les plus virulents à l'encontre de la direction ces derniers mois et d'autres syndicats européens - ceux qui avaient appelé à la grève le 28 septembre - ont menacé de nouveaux mouvements sociaux chez les personnels de cabine d'ici à la fin de l'année.

"Nous espérons finaliser d'autres accords avec des syndicats dans les mois à venir, mais nous ne pouvons exclure des grèves occasionnelles, bien que leur impact devrait être très limité", a reconnu M. O'Leary.

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