Semaine sombre à Wall Street, lestée par les résultats d'entreprises

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Par Ali BEKHTAOUI - New York (AFP)
Publié le 27 octobre 2018 - 00:54
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Wall Street a renoué cette semaine avec un parfum de panique boursière, entraînée par des investisseurs de plus en plus sceptiques face aux prévisions de bénéfices des entreprises américaines, prises en étau entre la guerre commerciale et le ralentissement de l'économie mondiale.

À l'issue d'une semaine particulièrement volatile, l'indice Dow Jones a perdu vendredi 1,19% à 24.688,31 points, le Nasdaq 2,06% à 7.167,21 points, et l'indice élargi S&P 500 1,73% à 2.658,69 points.

Le Nasdaq a accusé sa quatrième chute hebdomadaire de suite en reculant de 3,78%. Pire, cet indice à forte coloration technologique est en passe de terminer le mois sur une perte de plus de 10%, du jamais-vu depuis la crise financière de 2008.

Cette semaine, très chargée en résultats d'entreprises, a vu les indices boursiers évoluer en fonction de l'accueil réservé à ces comptes, glacial en début de semaine, chaud jeudi, et frais vendredi.

Dernières victimes en date, Amazon et Alphabet (maison mère de Google), deux géants de Wall Street en termes de capitalisation boursière.

Malgré une explosion de ses bénéfices, le cours d'Amazon a plongé vendredi (-7,82%) après l'annonce de prévisions décevantes pour les fêtes de fin d'année, une période pourtant traditionnellement faste pour le groupe.

En pleine tourmente liée à une affaire de harcèlement sexuel, le groupe Alphabet (-1,80%) a quant à lui affiché un chiffre d'affaires inférieur aux attentes.

Les valeurs technologiques, baromètre de la tendance boursière, avaient déjà été emportées en début de semaine par le géant de la construction Caterpillar après que celui-ci eût anticipé une hausse des coûts liée aux tarifs douaniers sur l'acier. Un autre membre éminent de la cote, le conglomérat 3M, a également encouragé la déprime du marché après avoir anticipé un bénéfice annuel en recul en raison de la hausse du dollar.

- 'Focalisés sur les prévisions' -

Près de la moitié (48%) des entreprises présentes sur l'indice S&P 500 ont désormais dévoilé leurs comptes, 77% ont fait état d'un bénéfice supérieur aux attentes d'après la société Factset, et le taux de croissance des bénéfices est de 22,5%.

"Cela devrait être suffisant pour stabiliser les marchés", a estimé Bill Lynch de Hinsdale Associates.

"Or les investisseurs sont désormais focalisés sur les prévisions", a-t-il ajouté.

La crainte des marchés est désormais que "leur croissance ait atteint un pic", a affirmé Patrick O'Hare, de Briefing.

Cette situation inquiète d'autant plus que l'annonce en fin de semaine dernière du décrochage de la croissance en Chine, deuxième économie mondiale, n'a pas arrangé le pessimisme ambiant au moment où la guerre commerciale entre Pékin et Washington fait rage.

Dans ce contexte, l'inquiétude exacerbée des opérateurs de marché a entraîné un bond de la volatilité des marchés, mesurée par l'indice VIX.

Atone depuis le mois d'avril, cet indicateur a renoué avec ses plus hauts niveaux depuis février, dernière période de panique boursière en date sous l'effet des inquiétudes liées aux hausses de taux d'intérêt de la Banque centrale américaine (Fed).

La politique monétaire de l'institution faisait d'ailleurs toujours partie des inquiétudes des analystes ce mois-ci alors que la Banque centrale américaine a signalé mercredi dans un rapport une augmentation des prix qui pourrait mener vers un resserrement plus sévère de sa politique.

Gardienne du temple de l'inflation, la Fed est engagée depuis la fin 2015 dans une politique de hausse des taux qui fait craindre aux acteurs du marché un renchérissement du coût des emprunts pour les ménages et les entreprises.

Signe de l'aversion au risque des investisseurs, la fuite du marché des actions a profité au marché obligataire américain, réputé plus sûr. Ainsi, après avoir atteint en début de mois un plus haut depuis sept ans à 3,259%, le taux de la dette à 10 ans des États-Unis se repliait sous les 3,080% vendredi.

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