SNCF : le trafic un peu moins perturbé pour le 3e épisode de grève

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Par Elisabeth ROLLAND - Paris (France) (AFP)
Publié le 13 avril 2018 - 14:01
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Le trafic s'annonce un peu moins perturbé vendredi pour le début du troisième épisode de la grève en pointillés à la SNCF, mais les syndicats maintiennent la pression au lendemain d'une intervention télévisée d'Emmanuel Macron qui ne les a en rien rassurés.

Alors que les vacances scolaires de la zone C (académies d'Ile-de-France, de Toulouse et de Montpellier) débutent dans la soirée, la SNCF a prévu un TGV et un TER sur trois, deux Transilien sur cinq et un train Intercités sur cinq. Le trafic international est "normal" pour les Eurostar, "quasi normal" pour les Thalys, tandis qu'un train Lyria sur six circule.

Selon la SNCF, 38% des personnels indispensables à la circulation sont en grève, contre 48% lors du premier épisode les 3 et 4 avril.

En gare de Lille-Flandres, seuls quelques usagers attendaient leur train. Ancien cheminot, Gilbert Leriche, 58 ans, s'apprêtait à aller se balader dans Lille avant de prendre son train pour Saint-Quentin (Aisne), où 200 cheminots ont manifesté dans la matinée. "Bien sûr que je les comprends. Nous en 1995, on était en grève, on a tenu bon (...) Nous nous sommes battus pour garder notre statut", raconte-t-il. "Si les gens trouvent qu'on a trop d'avantages, ils (n')ont qu'à devenir cheminot".

En alternance en restauration rapide, Laurely, 23 ans, est arrivée "avec deux heures d'avance" pour embaucher. "Ce soir je vais devoir attendre trois heures, ça me fait des journées de 08H30 à 20H00 (...) Mais je vais pas reprocher aux cheminots d'en avoir marre, il faut qu'ils se fassent entendre".

Le président Macron a dit jeudi vouloir "aller au bout" de la réforme "indispensable" de la SNCF, qui "doit se réorganiser". Affirmant avoir entendus les syndicats, il les a appelés "au calme". Ces derniers, qui réclament depuis des semaines de "vraies négociations" sur la réforme, ont tous critiqué son intervention.

Le statut des cheminots? Ce "contrat" sera conservé pour ceux qui "sont rentrés avec" à la SNCF et même pour ceux qui seront transférés dans une autre entreprise après l'ouverture à la concurrence, a assuré le président. "Donc on ne leur demande pas d'efforts, on leur dit juste d'accepter" la suppression du statut pour "les nouveaux" embauchés, dont les contrats seront basés sur "la convention" collective du transport ferroviaire "qui va se définir ensuite", a-t-il souligné.

"Annoncer comme (M. Macron) l'a fait que seuls les nouveaux entrants seraient impactés" par la suppression du statut "est faux", a rétorqué SUD-Rail (3e syndicat de la SNCF) car Élisabeth Borne, la ministre des Transports, et Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, "ont tous deux confirmé la future abrogation du décret fixant le statut".

- Un président "hésitant" -

Le chef de l'État a par ailleurs assuré que la SNCF serait "une entreprise publique à capitaux 100% publics". Sa dette de quelque 50 milliards d'euros sera reprise en partie "dès le début", puis le reste "progressivement", en fonction de l'avancée des réformes, a-t-il indiqué, sans donner de montant.

Interrogé vendredi à ce sujet, le délégué général de LREM Christophe Castaner a refusé de chiffrer la part de la dette que l'Etat reprendra, soulignant que l'Etat s'était engagé sur un "principe" et qu'il n'y avait "pas besoin d'avoir quelque chose de concret".

Le président n'a "pas pris d'engagement clair sur le financement", a justement déploré Roger Dillenseger, de l'Unsa ferroviaire (2e).

La CGT Cheminots (1er) a vu un président "hésitant", "qui ne maîtrise vraisemblablement pas le dossier de la réforme et qui, loin de rassurer, renforce la détermination des cheminots".

Quant à la CFDT Cheminots (4e), "fortement déçue", elle est "encore plus déterminée" à poursuivre la grève, même si Mme Borne a retenu "certaines de ses propositions", une "avancée largement insuffisante", a indiqué son secrétaire général adjoint, Rémi Aufrère-Privel.

Plus nuancé, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a salué vendredi matin de "premières avancées" avec la prise en compte à l'Assemblée d'amendements portés par la CFDT cheminots, notamment sur l'ouverture à la concurrence.

Les députés ont terminé jeudi la première lecture du projet de loi de réforme ferroviaire, qui fera l'objet d'un vote solennel mardi.

Le troisième épisode de la grève de deux jours sur cinq lancée début avril par le trio CGT-Unsa-CFDT s'achèvera dimanche matin. SUD-Rail, qui a lancé une grève illimitée, manifestera vendredi après-midi à Paris avec les étudiants, postiers et personnels de santé.

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