Coup d'envoi des soldes d'hiver avant leur raccourcissement en 2019

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Par Laure BRUMONT - Paris (AFP)
Publié le 10 janvier 2018 - 10:58
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Une vitrine annonçant les soldes d'hiver, à Strasbourg (est), le 9 janvier 2018
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© FREDERICK FLORIN / AFP
Une vitrine annonçant les soldes d'hiver, à Strasbourg (est), le 9 janvier 2018
© FREDERICK FLORIN / AFP

C'est parti pour six semaines de soldes d'hiver, qui seront certainement les derniers à durer aussi longtemps, le gouvernement voulant les réduire à quatre semaines en 2019 pour "renforcer leur impact".

En déplacement à Orléans (Loiret), la secrétaire d'Etat à l'Economie, Delphine Gény-Stephann, a justifié cette décision de réformer cet événement encore crucial pour le commerce en dépit de la concurrence des ventes privées post-Noël.

"C'est un grand événement populaire, en revanche on va les raccourcir un peu pour focaliser l'attention, l'énergie et les rendre plus lisibles auprès du grand public", a-t-elle dit en présence de commerçants et d'élus.

"L'idée, c'est de passer à deux fois quatre semaines au lieu de deux fois six semaines mais en restant dans les mêmes périodes", a-t-elle ajouté.

Cette décision intervient après une consultation des commerçants, conduite par la Commission de concertation du commerce (3C) et qui a conclu à leur attachement à deux périodes de soldes annuels en renforçant leur caractère national.

En revanche, aucune date de démarrage ne fait l'unanimité, selon le communiqué publié à l'issue de cette concertation.

"Certains commerçants auraient préféré les avancer, d'autres (...) les reporter en toute fin de saison et ces visions irréconciliables ne nous ont pas permis de trouver une meilleure solution", a déclaré la secrétaire d'Etat.

"Le fait d'avoir deux périodes dans l'année, d'un petit mois pendant lesquels les commerçants peuvent vendre à perte, c'est une régulation qui est encore utile aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Cette évolution des soldes doit être intégrée au projet de loi dit "Pacte", qui sera présenté au printemps par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

- 'Consommateurs à l'affût' -

Elisa Pinault, propriétaire du magasin 1,2,3 d'Orléans visité par la responsable politique, accueille positivement ce projet de réforme tout en soulignant qu'il ne remédiera pas aux difficultés du petit commerce.

"Cette proposition me convient, après, ça ne réglera pas tous les problèmes du commerce, les centres-villes souffrent partout en France surtout les petites villes", a-t-elle réagi.

"Je n'attends plus grand-chose de cette période de soldes. Il y a tellement de démarques à longueur d'année que le lancement des soldes n'a plus du tout le même impact", a-t-elle poursuivi.

"Raccourcir c'est bien, mais il faut que les règles soient respectées derrière, c'est ça le plus important", a regretté auprès de l'AFP Alain Liger, propriétaire de la boutique de prêt-à-porter masculin Liger, située dans le centre-ville d'Orléans.

"Quand je vois sur internet le 2 janvier que j'ai des sites qui soldent, ils marquent le mot soldes, c'est pas cohérent. Pourquoi ces gens-là ne se font pas condamner? Ça porte atteinte à l'esprit des soldes".

Les vendeurs en ligne insistent, eux, sur les fortes décotes proposées dès les premiers jours de soldes, qui concentrent l'essentiel de l'activité.

"Il y a cette année trois fois plus de ventes comprises entre -50% et -60%, en comparaison au premier jour des soldes l'année passée, les consommateurs sont clairement à l'affût des fortes promotions, comme nous l'avions constaté lors du +Black Friday+", a dit Stéphane Tréppoz, fondateur de Sarenza, numéro un en France de la vente de chaussures sur internet.

Le site français de vente en ligne spartoo.com a, lui, affiché dès 09H00 "une hausse de 5% de son chiffre d'affaires" et "un pic de 19 paires de chaussures vendues à la seconde", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Mais certains clients interrogés par l'AFP privilégient le contact "physique" avec les marchandises.

"C'est mieux de se déplacer de rayon en rayon, de voir les vêtements et surtout de les essayer", estime Maya Ricke, 25 ans, venue avant même l'ouverture faire la queue devant les Galeries Lafayette de Strasbourg, avec l'intention de dépenser 150 à 200 euros pour une écharpe et de la lingerie.

Autre évolution en vue face au succès croissant du "Black Friday" fin novembre, les commerçants ont décidé de créer un événement d'envergure nationale de ce type entre deux périodes de soldes.

Les différentes fédérations de commerce prépareront ce nouveau rendez-vous commercial pour le printemps 2019.

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