Suède : les patrons de grands groupes dénoncent l'expulsion de travailleurs qualifiés

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Par AFP - Stockholm
Publié le 16 février 2018 - 11:37
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Le PDG d'Ericsson Börje Ekholm le 13 juillet 2010 à Stockholm
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© BERTIL ERICSON / SCANPIX SWEDEN/AFP/Archives
Le PDG d'Ericsson Börje Ekholm le 13 juillet 2010 à Stockholm
© BERTIL ERICSON / SCANPIX SWEDEN/AFP/Archives

Les patrons de grands groupes suédois, dont Ericsson et H&M, ont dénoncé vendredi l'expulsion pour des motifs "bureaucratiques" de travailleurs étrangers qualifiés alors que le pays manque cruellement de main d'oeuvre dans certains secteurs de pointe.

"Ces expulsions nuisent à l'économie productive. Les entreprises suédoises ont besoin de recruter dans le monde entier", écrivent dans le quotidien financier Dagens Industri (DI) Börje Ekholm et Stefan Persson, ainsi que 30 autres grands patrons du pays scandinave.

"Nous ne pouvons pas espérer que des ingénieurs, des techniciens informatiques ou d'autres spécialistes quittent leur pays s'ils risquent d'être expulser de Suède pour des motifs imprévisibles", ajoutent-ils.

L'Office des migrations s'est récemment attiré les critiques de responsables politiques qui lui reprochent de vouloir expulser des étrangers admis sur le territoire au titre de l'immigration économique à la moindre entorse - volontaire ou pas - à leurs conditions de séjour.

A Lund (sud), le Libanais Hussein Ismail, directeur général adjoint d'une société de biotech qu'il a créée en 2012, doit être expulsé avec femme et enfants après avoir baissé son salaire pendant trois mois en 2015 afin de sortir l'entreprise d'une mauvaise passe.

Or la législation, qui vise à empêcher le dumping social, est très stricte sur ce point: si un travailleur étranger perçoit moins que ce que prévoit la convention collective, il est renvoyé dans son pays.

Un autre risque le renvoi parce qu'il n'a pas pris suffisamment de vacances, un troisième à cause d'une erreur administrative de son employeur.

L'Office des migrations ne se prononce jamais sur des cas individuels mais justifie ses décisions au nom du respect de la règle et de la cohérence du système.

Un argumentaire inaudible pour le patronat.

Ce "feuilleton absurde ... affaiblit la compétitivité de la Suède", s'emporte Jenny Lindén Urnes, patronne du groupe Lindén.

Le PDG d'Ericsson Börje Ekholm brandit même la menace de délocalisations. "Si Ericsson veut garder ses activités de recherche en Suède, l'immigration économique doit fonctionner de façon transparente et prévisible", prévient le numéro 1 du groupe de télécoms.

Selon Johan Attby, fondateur du réseau social Fishbrain, Stockholm devra trouver 60.000 professionnels des technologies de l'information d'ici 2020 sous peine de perdre son statut de pépinière de start-up.

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