Venezuela : Maduro double le revenu minimum face à l'hyperinflation

Auteur:
 
Par AFP - Caracas
Publié le 21 juin 2018 - 11:17
Image
Un homme compte des billets de 1.000 bolivars pour acheter des provisions au marché municipal de Coche, près de Caracas, le 20 juin 2018
Crédits
© Federico PARRA / AFP
Un homme compte des billets de 1.000 bolivars pour acheter des provisions au marché municipal de Coche, près de Caracas, le 20 juin 2018
© Federico PARRA / AFP

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a doublé le revenu minimum dans un contexte d'hyperinflation galopante qui asphyxie la société vénézuélienne.

Cette augmentation de 103% --la quatrième en un an-- fixe le revenu minimum à 5.196.000 bolivars, équivalent à 65 dollars à taux de change officiel et à peine 1,7 dollar sur le marché noir.

Le revenu minimum comprend le salaire (3.000.000 bolivars) et un bon alimentaire (2.196.000), qui représente 42% du total sans ouvrir d'accès à des prestations sociales.

"Une hausse de 103% doit avoir lieu de manière immédiate (...) pour tous les travailleurs", a annoncé mercredi le président socialiste réélu le 20 mai à l'issu d'un scrutin boycotté par l'opposition et vivement critiqué par la communauté internationale.

La dernière augmentation salariale (de 95,4%) remontait au 30 avril.

Des économistes critiquent les ajustements salariaux répétés, estimant qu'ils renforcent le coût de la vie, et déplorent qu'ils ne soient pas accompagnés d'un "plan anti-inflationniste" ni de "discipline fiscale et monétaire".

Le pays pétrolier traverse dans une sévère crise économique et les salaires des habitants ne résistent guère face à l'hyperinflation, attendue à 13.800% en 2018 par le FMI et même à 200.000% par le Parlement, contrôlé par l'opposition.

Les prix des produits alimentaires de base se comptent désormais en millions de bolivars et la population n'arrive plus à suivre le rythme des tarifs appliqués, relevés plusieurs fois par semaine.

Sur ordre de Nicolas Maduro, qui attribue cette hyperinflation à la "guerre économique" menée selon lui par l'opposition pour le renverser, le gouvernement a débuté cette semaine l'"occupation temporaire" par des militaires de 97 marchés municipaux.

L'économiste Luis Vicente Leon y voit pour sa part le symptôme du naufrage du modèle interventionniste de l'Etat, qui exerce un strict contrôle des changes et des prix, alors que la pauvreté atteignait 87% en 2017.

Selon le gouvernement, près de 13 millions de travailleurs perçoivent un revenu minimum ou un "supplément alimentaire" sur une population active de 19,5 millions de personnes.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.