18H50 : les cloches résonnent à l'unisson pour Notre-Dame de Paris

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Par Estelle EMONET, avec les bureaux - Marseille (AFP)
Publié le 17 avril 2019 - 22:30
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Des centaines de personnes rassemblées devant la cathédrale Notre-Dame à Reims, le 17 avril 2019.
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© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Des centaines de personnes rassemblées devant la cathédrale Notre-Dame à Reims, le 17 avril 2019.
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Mercredi 18h50: à l'heure exacte à laquelle a débuté lundi le terrible incendie qui a dévasté Notre-Dame de Paris, "Marie-Joséphine", le bourdon de la basilique Notre-Dame-de-la Garde à Marseille, retentit, à l'instar des cloches des cathédrales françaises, de Rennes à Saint-Denis-de-la-Réunion.

En "solidarité avec le diocèse de Paris", la Conférence des évêques de France avait annoncé sur Twitter que toutes les cloches des cathédrales de France sonneraient à cette heure-là. D'autres cathédrales européennes, comme en Pologne ou à Prague, devaient faire de même.

A Rennes, à l'heure dite, la cathédrale Saint-Pierre est archi-pleine quand les cloches carillonnent. Dans la foule, des représentants des communautés protestante, juive et musulmane. "On vient témoigner notre solidarité à la communauté catholique", déclare le président du Conseil régional du culte musulman, Mohamed Zaïdouni.

Au même moment, à Reims, 300 à 400 personnes sont devant la cathédrale Notre-Dame. Quelques instants de recueillement puis des applaudissements nourris quand les cloches se taisent.

Applaudissements aussi à Saint-Denis-de la Réunion, avec deux heures d'avance en raison du décalage horaire, après cinq minutes de carillons.

Partout, les images de Notre-Dame en feu ont soulevé une immense émotion. "C'est comme si la Bonne mère se mettait à brûler. Même si je ne suis pas croyante ça fait de la peine", témoigne Marjorie, 45 ans qui s'est rendue à Notre-Dame de la Garde, qui surplombe Marseille.

"Si ça peut amener de la communion dont on a tous besoin, qu'on soit croyant ou que nous ne croyions pas au ciel, je pense que c’est quelque chose de tout à fait fondamental, qui nous donne un peu de souffle", commente Laurent Chanignon, membre du diocèse, sur le parvis en sortant d'une messe consacrée à Notre-Dame de Paris.

"Pour nous chrétiens, c'est quelque chose de très parlant, c’est la semaine sainte qui mène vers la résurrection, donc peut être que c'est une résurrection", poursuit ce catholique pratiquant.

- "une vraie catastrophe" -

"Notre-Dame c'est à la fois l'Eglise et la République", estime Jean, 75 ans, venu se recueillir au son du bourdon sur le parvis de la cathédrale Sainte-Cécile à Albi, classée patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

A Lille, à 18h50, une trentaine de personnes sont debout, émues, tournées vers la cathédrale Notre-Dame de la Treille. Plusieurs dizaines d’autres, attablées en terrasse ou passées par hasard, lèvent les yeux et interrompent leurs conversations.

"Nous avons habité la région parisienne et étions très attachés à ce monument vraiment exceptionnel. On a été très touchés et très tristes quand on a compris que ce n’était pas un petit incendie mais une vraie catastrophe", raconte François Lammin, 63 ans, venu avec sa compagne se recueillir. Originaires du Sud et de passage à Lille, le couple passera par Paris, sur le chemin du retour, car "même si nous ne sommes pas particulièrement croyants nous voulons lui rendre hommage".

A Bordeaux, quelques centaines d'habitants, certains sortant du travail, et de nombreux touristes se sont immobilisés pendant dix minutes, le temps d'entendre les trois cloches et le bourdon de la Tour Pey-Berland du 15e siècle.

A la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, Stéphane Girard, mormon, est venu avec sa femme et ses trois petites filles, tous à vélo, parce que "c’était la chose la chose la plus importante à faire". Environ 150 personnes sont rassemblées sur le parvis, à l'écoute des cloches. Puis un trompettiste amateur entame l’Ave Maria.

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