Contrat russe : Vincent Crase, proche de Benalla, brièvement placé en garde à vue

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Par AFP - Paris
Publié le 17 décembre 2019 - 18:03
Mis à jour le 18 décembre 2019 - 00:26
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Vincent Crase, le 19 février 2019 à Paris
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© Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP/Archives
Vincent Crase, le 19 février 2019 à Paris
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L'ancien gendarme Vincent Crase, proche d'Alexandre Benalla, a été brièvement placé en garde à vue mardi dans l'enquête pour "corruption" ouverte pour un contrat de sécurité signé entre sa société et un oligarque russe, a-t-on appris de sources concordantes.

L'ancien membre de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron a été interpellé mardi matin à son domicile de Louviers (Eure) puis placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Rouen, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information de Paris Normandie.

Selon une source proche de l'enquête, il a été interrogé par des enquêteurs parisiens de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), dans le cadre d'une enquête du Parquet national financier (PNF) sur les activités de l'oligarque russe Iskander Makhmoudov.

D'après cette source, la garde à vue a été levée mardi en fin d'après-midi. Joint par l'AFP, l'avocat de Vincent Crase, Me Christian Saint-Palais, l'a confirmé sans préciser quelles suites avaient été données à la procédure.

Iskander Makhmoudov, milliardaire à la tête d'un empire industriel en Russie, et par ailleurs détenteur de plusieurs propriétés en France, est présenté par la justice espagnole comme faisant partie d'une puissante organisation criminelle.

L'enquête du PNF porte notamment sur un contrat de sécurité passé entre la société Mars de Vincent Crase et M. Makhmoudov. Selon Mediapart, ce contrat aurait été "négocié" par l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron Alexandre Benalla quand il était à l'Elysée.

Lors d'un entretien à Paris Normandie en avril 2019, Vincent Crase, ancien officier réserviste de la gendarmerie, avait écarté toute irrégularité dans ce contrat, au coeur d'un des volets de la tentaculaire affaire Benalla.

C'était "un contrat tout à fait clair, signé par avocats, et non un faux contrat comme j'ai pu le lire parfois", avait raconté l'ex-employé de LREM, assurant n'avoir "jamais rencontré" l'oligarque russe.

Le contrat "prévoyait d'assurer la sécurité et l'accompagnement des enfants de ce monsieur, scolarisés à Monaco, ainsi que la sécurité et l'accompagnement de M. Makhmoudov lorsqu'il viendrait en France. Chose qu'il n'a jamais faite durant les trois mois de ce contrat", avait-il ajouté.

Mediapart avait révélé en décembre 2018 l'existence de ce contrat, sous-traité à une autre entreprise de sécurité, la société Velours, pour laquelle Alexandre Benalla a travaillé entre octobre 2014 et novembre 2015.

Selon le site, M. Makhmoudov aurait payé 294.000 euros pour ce contrat, dont un peu plus de la moitié - 172.200 euros-- a été reversé sur des comptes de Velours.

Devant la commission d'enquête sénatoriale sur les violences commises par M. Benalla le 1er mai 2018, ce dernier a assuré n'avoir pas pris part à la négociation de ce contrat.

Vincent Crase, qui se trouvait aux côtés d'Alexandre Benalla lors la manifestation du 1er mai durant laquelle l'ancien chargé de mission à l'Elysée avait été filmé en train de frapper un jeune homme, a lui aussi été mis en examen dans ce volet de l'affaire. Il a été licencié de LRM en juillet 2018.

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