Affaire Fillon : des premières révélations au renvoi en correctionnelle

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Par AFP - Paris
Publié le 23 avril 2019 - 14:45
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Le candidat à l'élection présidentielle, François Fillon et sa femme Penelope (C) lors d'un rassemblement LR le 5 mars 2017 Place du Trocadéro, à Paris
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives
Le candidat à l'élection présidentielle, François Fillon et sa femme Penelope (C) lors d'un rassemblement LR le 5 mars 2017 Place du Trocadéro, à Paris
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives

Les principales étapes de l'affaire des emplois fictifs dans laquelle l'ex-Premier ministre François Fillon et son épouse Penelope sont renvoyés en correctionnelle:

- Premières révélations -

Le Canard enchaîné révèle le 25 janvier 2017 que Penelope Fillon a été rémunérée 500.000 euros brut entre 1998 et 2007 comme attachée parlementaire de son mari, puis du suppléant de ce dernier. Le journal met en doute la réalité du travail fourni par l'épouse du candidat de la droite à la présidentielle.

Mme Fillon aurait par ailleurs reçu de l'argent de la Revue des deux mondes, dirigée par un ami de son époux, Marc Ladreit de Lacharrière.

Le parquet national financier (PNF) ouvre une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits".

François Fillon assure qu'"il n'y pas le moindre doute" sur l'emploi "légal" et "réel" de sa femme comme collaboratrice.

Il annonce avoir également rémunéré ses enfants pour des missions ponctuelles et prévient qu'il ne se retirera de la course à la présidentielle que s'il est mis en examen. Il reviendra plus tard sur cet engagement.

Les chiffres gonflent rapidement. Mme Fillon aurait été rémunérée au total plus de 900.000 euros brut comme assistante parlementaire et à la Revue des deux mondes. Les deux enfants auraient perçu 84.000 euros brut entre 2005 et 2007.

- Entretien compromettant -

Le 2 février, France 2 diffuse des extraits d'un entretien accordé en mai 2007 par Penelope Fillon au Daily Telegraph, dans lequel elle déclare n'avoir "jamais été l'assistante" de son mari.

Le 6 février, M. Fillon présente ses "excuses" aux Français pour avoir fait travailler des membres de sa famille, mais assure que "tous les faits évoqués sont légaux".

Alors que les défections s'accumulent à droite, François Fillon déclare le 5 mars sur France 2 que "personne" ne peut l'"empêcher d'être candidat", quelques heures après un meeting au Trocadéro à Paris avec plusieurs dizaines de milliers de partisans.

- Mise en examen -

François Fillon est mis en examen le 14 mars pour "détournement de fonds publics", "recel et complicité d'abus de biens sociaux" et "manquement aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique".

Le 16 mars, l'enquête est élargie à des soupçons de trafic d'influence, après la révélation par le Journal du dimanche qu'un mystérieux donateur a offert à François Fillon des costumes de luxe pour 13.000 euros. L'avocat Robert Bourgi reconnaîtra avoir acheté les costumes, un "simple cadeau amical".

François Fillon dénonce le 24 mars un "scandale d'Etat" et évoque un "cabinet noir" à l'Elysée. François Hollande "condamne avec la plus grande fermeté".

Penelope Fillon est mise en examen le 28 mars, notamment pour "complicité et recel de détournement de fonds publics".

- Battu au 1er tour -

Le 23 avril, après une campagne fortement perturbée par l'affaire, François Fillon est éliminé au premier tour de la présidentielle.

Le 12 mai, son ami Marc Ladreit de Lacharrière est mis en examen. Il sera condamné fin 2018 à du sursis et à une amende pour avoir accordé un emploi en partie fictif à Penelope Fillon à la "Revue des deux mondes".

- Renvoyés en correctionnelle -

Le 23 avril 2019, suite à des informations du Monde, une source judiciaire confirme à l'AFP le renvoi du couple Fillon devant le tribunal correctionnel, conformément aux réquisitions du parquet.

M. Fillon sera notamment jugé pour "détournement de fonds publics" et "abus de biens sociaux", son épouse pour "complicité et recel de détournement de fonds publics" et "recel d'abus de biens sociaux".

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