Affaire Vincent Lambert : les traitements ont repris

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Par AFP - Reims
Publié le 21 mai 2019 - 14:54
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Les avocats des parents de Vincent Lambert, Jérôme Triomphe et Jean Paillot, s'expriment devant la presse le 21 mai 2019 à Reims
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© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Les avocats des parents de Vincent Lambert, Jérôme Triomphe et Jean Paillot, s'expriment devant la presse le 21 mai 2019 à Reims
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L'un des avocats des parents de Vincent Lambert a confirmé mardi que les traitements sur ce patient tétraplégique en état végétatif depuis dix ans avaient repris, au lendemain d'une décision de la cour d'appel de Paris ordonnant qu'ils soient rétablis.

"Nous avons le plaisir de vous annoncer que le Dr Sanchez et le CHU ont remis en place l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert et ont arrêté sa sédation continue", s'est félicité Me Jean Paillot devant la presse à la sortie de l'hôpital Sébastopol de Reims.

"Ce n'est pas un sursis, c'est un nouveau départ. Le combat, à partir d'aujourd'hui, c'est le transfert de Vincent dans une unité spécialisée où il sera pris en charge de manière bienveillante par des spécialistes et non plus par ce CHU, qui n'a fait de lui qu'un mort en sursis", a également déclaré l'autre avocat des parents, Me Jérôme Triomphe, reprenant une position maintes fois affirmée.

"Nous sommes en train de faire un certain nombre de démarches" dans le sens d'un transfert pour "sortir Vincent par le haut de ce véritable enfer qu'est devenu le CHU", a-t-il précisé.

"Ce CHU et ce Vincent Sanchez se sont décrédibilisés. Il n'ont plus aucune légitimité à garder Vincent après avoir refusé d'appliquer les mesures provisoires" demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH), organisme de l'ONU, a encore lancé Me Triomphe, affirmant que la France s'était "engagée à respecter" ces mesures "dans toutes les autres affaires sauf celle de Vincent, ce qui démontre que l'affaire était véritablement politique".

La cour d'appel de Paris a en effet ordonné lundi soir "à l'État français (...) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH) le 3 mai 2019 tendant au maintien de l'alimentation et l'hydratation" de Vincent Lambert.

Cet arrêt est intervenu alors que l'interruption des traitements avait été entamée le matin-même au CHU sur décision médicale.

Le CDPH, comité de l'ONU, avait demandé à la France de surseoir à l'arrêt des traitements dans l'attente d'un examen du dossier sur le fond, mais la France considérait que cette préconisation "est dépourvue de caractère contraignant", mettant en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable".

Aux yeux de Me Triomphe, "Vincent n'est pas le légume branché à des machines qu'on nous a toujours décrit. Un légume ne pleure pas", a-t-il dit, assurant que le patient pleurait lundi "en voyant ses parents". S'il "est pris dans une unité spécialisée où l'on prendra soin de lui en le stimulant (...), Vincent sera bien capable de nous étonner tous".

La mère de Vincent, Viviane Lambert, s'était exprimée dans le même sens plus tôt dans la matinée en arrivant au CHU: "Vincent va bien. Nous demandons qu'il sorte de cet hôpital. Vincent n'est pas en fin de vie. Regardez les vidéos. Tout se passe dans le regard. Vincent n'a besoin que de boire, manger et d'amour."

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