Aide aux migrants : le procès des "7 de Briançon" mobilise des centaines de militants à Gap

Auteur:
 
Par AFP - Gap
Publié le 08 novembre 2018 - 10:16
Image
Manifestation de soutien aux sept personnes suspectées d'avoir permis l'entrée de migrants près de Briançon, le 31 mai 2018 devant le tribunal de Gap
Crédits
© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP/Archives
Manifestation de soutien aux sept personnes suspectées d'avoir permis l'entrée de migrants près de Briançon, le 31 mai 2018 devant le tribunal de Gap
© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP/Archives

Le procès de sept militants suspectés d'avoir permis l'entrée de migrants fin avril près de Briançon a débuté jeudi matin au tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes), devant lequel se sont massés dans le calme plusieurs centaines de partisans, a constaté un journaliste de l'AFP.

Peu avant 8h30, les prévenus désormais surnommés les "7 de Briançon" sont arrivés sous les applaudissements au palais de justice, protégé pour l'occasion par un important dispositif policier composé de deux compagnies de CRS.

A quelques mètres du cordon du sécurité, les militants ont déposé des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "la Solidarité est une zone à défendre", "Je suis, tu es, nous sommes tous migrants" ou encore "SOS Solidaire". Quelques étals étaient également installés, permettant aux manifestants de se restaurer ou d'échanger. Ces derniers devaient être rejoints en fin de matinée par des camarades venus de Marseille à bord de trois bus.

Ils veulent afficher leur soutien à une Italienne, un Suisse, un Belgo-suisse et quatre Français, âgés entre 22 et 52 ans, poursuivis pour "aide directe ou indirecte en bande organisée à l'entrée irrégulière d'étrangers sur le territoire national".

La justice leur reproche d'avoir facilité le passage de la frontière franco-italienne à une vingtaine de migrants le 22 avril, au cours d'une manifestation au col de Montgenèvre à laquelle participaient une centaine d'autres personnes. Ils encourent des peines de dix ans de prison et de 750.000 euros d'amende.

Les débats ont débuté par la procédure engagée à l'encontre des trois étrangers dont le procès, ouvert fin mai, avait rapidement été renvoyé après des débats intenses sur la question de l'aide aux migrants.

La justice avait notamment souhaité temporiser dans l'attente d'un avis du Conseil constitutionnel, saisi à la mi-mai sur la question du "délit de solidarité".

En juillet, les sages avaient souligné qu'au nom du "principe de fraternité", une aide désintéressée au "séjour" irrégulier ne saurait être passible de poursuites, l'aide à "l'entrée" restant toutefois illégale.

Les avocats des trois prévenus étrangers ont réclamé la nullité de la procédure en flagrance, arguant qu'"aucun élément objectif" ne pouvait être extrait de la manifestation du 22 avril pour justifier son ouverture.

La présidente du tribunal, Isabelle Defarge, a ensuite fait projeter dans la salle des images de la manifestation du 22 avril, filmées par des agents des forces de l'ordre, des manifestants, mais aussi par des militants d'extrême-droite.

Le procès, qui survient dans un contexte de vifs débats autour de la pression migratoire en Europe, a déjà mobilisé jusqu'en Grèce, où des anarchistes ont cette semaine signé sur les murs extérieurs de l'Institut français d'Athènes des slogans réclamant "la liberté" pour les sept prévenus.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.