Air France : pas de retour rapide à la normale, plan de départs volontaires envisagé, indique son patron

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Par AFP - Paris
Publié le 25 avril 2020 - 19:21
Mis à jour le 26 avril 2020 - 15:14
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Des avions à l'arrêt sur le tarmac de l'aéroport de Roissy, au nord de Paris, le 24 mars 2020
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Des avions à l'arrêt sur le tarmac de l'aéroport de Roissy, au nord de Paris, le 24 mars 2020
© Thomas SAMSON / AFP/Archives

Le directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, ne prévoit pas de retour à une activité normale avant deux ans, mais souligne que le prêt de l'Etat français va permettre "de passer la période la plus difficile".

Il annonce aussi, dans un entretien publié samedi par Les Echos, vouloir "accélérer" la transformation de la compagnie, avec "un impact social aussi réduit que possible", avec pour première étape envisagée un plan de départs volontaires.

Les Etats français et néerlandais ont promis des aides massives pour sauver Air France-KLM, avec une dizaine de milliards d'euros de prêts directs ou bancaires.

Pour Air France, ces prêts se décomposeront en 4 milliards de prêts bancaires garantis à 90% par l'Etat et 3 milliards de prêt direct de l'Etat, "une marque de confiance exceptionnelle dans notre avenir", a déclaré M. Smith.

Interrogé sur d'éventuelles demandes environnementales liées à cette aide, il a souligné que la compagnie avait déjà "l'ambition de réduire de 50 % ses émissions de CO2 à l'horizon 2030".

Sur le plan de l'emploi, selon M. Smith, "le gouvernement (français) n'a pas fait de demande spécifique, mais il a clairement souligné que cet effort financier est fait avant tout pour soutenir les salariés d'Air France."

"Grâce à ce soutien (de l'Etat), nous avons les moyens de passer la période la plus difficile des prochains mois, durant laquelle nos liquidités risquaient d'atteindre un niveau critique, et de continuer à opérer pendant 12 à 18 mois", explique le dirigeant.

M. Smith rappelle que l'activité d'Air France ne représente actuellement "plus que 2% à 3% du programme normal d'un mois d'avril" et estime que le retour à la normale n'interviendra "pas avant deux ans, peut-être même un peu plus".

"Cela dépendra de la réouverture des frontières, mais aussi du temps qu'il faudra à nos clients pour revenir dans les avions", explique-t-il.

Benjamin Smith veut "faire de cette crise l'occasion de faire les réformes structurelles que certains de nos concurrents ont déjà réalisées".

Il assure que les objectifs du plan de transformation lancé en novembre dernier ne changent pas mais entend "accélérer sa mise en oeuvre dans deux domaines: la rationalisation du réseau domestique, qui a encore généré 200 millions d'euros de pertes l'an dernier, et la restructuration des fonctions support non opérationnelles".

"Nous ferons en sorte que l'impact social soit aussi réduit que possible", assure-t-il. "Certains personnels d'Air France sont probablement prêts à partir volontairement, si on leur donne la possibilité. La première étape consisterait donc à proposer des plans de départs volontaires."

Autre sujet, la cmpagnie régionale HOP! dont la structure "reste trop complexe", selon M. Smith, avec des coûts opérationnels "plus élevés que la moyenne des compagnies régionales européennes. Cette situation n'est pas viable". Il assure toutefois que "l'objectif n'est (...) pas de faire disparaître notre filiale régionale".

A plus long terme, Air France a "besoin de règles du jeu et d'une structure de coûts comparables à celles de (ses) principaux concurrents", a dit M. Smith, pour qui "l'un des points les plus importants (...) est la compétitivité de l'aéroport de Roissy-CDG". Mais il n'est "pas question" de quitter Orly, a-t-il souligné.

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