Algues vertes : la famille d'un joggeur mort en 2016 saisit la justice

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Par AFP - Rennes
Publié le 17 juillet 2019 - 22:10
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Manifestation contre la présence d'algues vertes aux exhalaisons méphitiques et qui libèrent du sulfure d'hydrogène en se décomposant, le 18 septembre 2011 sur la plage de Cap Coz à Fouesnant
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© FRED TANNEAU / AFP
Manifestation contre la présence d'algues vertes aux exhalaisons méphitiques et qui libèrent du sulfure d'hydrogène en se décomposant, le 18 septembre 2011 sur la plage de Cap Coz
© FRED TANNEAU / AFP

La famille d'un joggeur mort en septembre 2016 dans une vasière envahie d'algues vertes à l'embouchure du Gouessant (Côtes-d'Armor) va saisir la justice pour faire reconnaître la responsabilité des pouvoirs publics, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.

"L'idée, c'est de mettre un terme à l'inaction fautive des autorités publiques sur cette question de santé publique. Cela fait 50 ans que ça dure et, de mesurette en mesurette, on ne règle pas le problème", a déclaré à l'AFP Me François Lafforgue, qui défend les trois enfants, la veuve et le frère de la victime.

Âgé de 50 ans, sportif et habitué des lieux, Jean-René Auffray avait été retrouvé mort à Hillion le 8 septembre 2016, dans la vase où il s'était engagé pour retrouver son chien, à l'embouchure d'un fleuve côtier, le Gouessant, qui se jette dans la baie de Saint-Brieuc.

En apprenant le lieu de la mort, des associations s'étaient immédiatement interrogées sur le lien avec les algues vertes, qui, en se décomposant, émettent du sulfure d'hydrogène (H2S), un gaz qui peut-être mortel à forte dose.

Après les recours gracieux adressés en mai, l'avocat va saisir le tribunal administratif vendredi pour demander réparation auprès de la commune d'Hillion, de l'agglomération de Saint-Brieuc et de l'Etat, a-t-il indiqué à l'AFP. Il réclame environ 600.000 euros d'indemnisation des préjudices subis par ses clients.

Deux semaines après les faits, le parquet de Saint-Brieuc avait ordonné l'exhumation du corps du joggeur pour pratiquer une autopsie et des analyses toxicologiques. Mais du fait de leur caractère tardif, les résultats des analyses n'avaient pas permis de déterminer clairement les causes de la mort. L'enquête avait été classée sans suite en avril 2017.

"En ne procédant pas rapidement à des mesures d'autopsie, on a interdit à la famille une preuve certaine d'établir un lien entre les algues vertes et le décès, donc de pouvoir poursuivre les responsables devant les juridictions pénales", a expliqué Me Lafforgue, tandis que devant la juridiction administrative "le lien entre le décès et les algues vertes peut être retenu s'il y a un faisceau de présomptions, qui existe".

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