Amélie de Montchalin, l'inflexible numéro 2 des députés LREM aux Affaires européennes

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Par AFP - Paris
Publié le 01 avril 2019 - 00:00
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Amélie de Montchalin, nommée dimanche secrétaire d'Etat aux Affaires européennes à 33 ans, a fait ses armes à l'Assemblée sur le budget avant de diriger les députés LREM d'une main de fer aux côtés de Gilles Le Gendre.

Elle succède au gouvernement à Nathalie Loiseau, devenue tête de la liste commune à LREM et ses alliés en vue des élections européennes du 26 mai. La désormais ex-députée de l'Essonne sera notamment chargée du lourd dossier du Brexit, plus que jamais dans l'impasse.

Au sein du groupe majoritaire de l'Assemblée, cette néo-députée élue en juin 2017, brune aux sages lunettes rondes venue de la droite, a vite su se rendre incontournable.

D'abord comme cheffe de file des commissaires LREM aux Finances ("whip" dans le vocabulaire En Marche repris de la chambre des Communes britannique), elle s'est illustrée lors du premier marathon budgétaire du quinquennat, alliant expertise et défense politique des choix de l'exécutif, au point d'être saluée même par les oppositions. Son nom était régulièrement cité lors des remaniements.

En lice pour prendre la tête des plus de 300 députés LREM en septembre dernier, elle arrive à la troisième place (mais en tête des femmes candidates). Elu, Gilles Le Gendre la choisit comme première vice-présidente.

Le duo fonctionne en "harmonie par l'équilibre des contraires", décrit un membre du groupe: "Amélie est directe, énergique" et "elle aide le groupe à avoir une pensée systémique" tandis que "Gilles est plus dans le management", en "grand diplomate".

Si de nombreux députés LREM tressent des lauriers à la jeune femme - "vive, mesurée, efficace" - d'autres grincent contre son "autoritarisme" ou "caporalisme". Face à un président de groupe ne tenant pas toujours ses troupes, "elle avance à la schlague", selon une source parlementaire.

Amélie de Montchalin affiche un CV allant des grandes écoles à la banque et l'assurance: HEC, Harvard, économiste à BNP Paribas, prospective et suivi des politiques publiques chez Axa jusqu'aux législatives.

Sans être encartée à droite, elle a été un temps pendant ses études assistante de Valérie Pécresse, appréciée comme "un modèle" de techno devenue femme politique. Elle enverra des notes pendant la primaire à Alain Juppé pour "sa vision réformiste et humaniste". Avant de rejoindre Emmanuel Macron pour son "engagement européen".

- "En mission" -

Mère de trois jeunes enfants dont des jumeaux, elle a tôt évoqué devant son groupe ses frais de garde dus aux séances nocturnes et posé la "question des jeunes parents au travail".

Cette catholique pratiquante, qui défend "une laïcité de liberté", a résumé son parcours dans un discours en 2017 en Belgique devant "la grande famille jésuite", rejointe "au début de sa vie étudiante".

"J'ai répondu à un appel en janvier – pas de l'Ange Gabriel, mais d'un certain Emmanuel (...) mi-apeurée, mi-curieuse et sentant qu'il y avait beaucoup à apprendre (...) à sortir d'un chemin professionnel et familial prenant certes mais plutôt confortable et bien tracé (...) Comme quand les pères Jésuites sont envoyés en mission, loin et différemment de leurs attentes".

Issue d'une famille nombreuse "d'agriculteurs nomades" selon sa formule, cette Lyonnaise de naissance s'est fait élire à 15 km de Paris, au plateau de Saclay, où sa grand-mère a exploité une ferme, et qui abrite un pôle de recherche renommé. Des scientifiques dont elle veut reprendre la démarche - "diagnostiquer, expérimenter, évaluer" - pour "suivre les lois" dans leur application. "Députée, ce n'est pas juste être une machine à voter".

Aux Affaires européennes, elle s'est fixé pour "mission" de "continuer de mettre en œuvre le projet européen du président de la République". Et de promettre de désormais "mobiliser toute (son) énergie à appliquer ce projet sur le terrain, dossier par dossier, pour apporter des solutions concrètes aux Français".

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