Annick Girardin : la France "assume les essais nucléaires en Polynésie"

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Par AFP - Papeete
Publié le 25 janvier 2018 - 12:57
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La ministre des Outre-mer Annick Girardin quitte l'Élysée après un conseil des ministres, le 17 janvier 2018
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© LUDOVIC MARIN / AFP/Archives
La ministre des Outre-mer Annick Girardin quitte l'Élysée après un conseil des ministres, le 17 janvier 2018
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La ministre des Outre-mer Annick Girardin a dit mercredi à Papeete (jeudi à Paris) que la France "assumait les essais nucléaires en Polynésie" et que les engagements pris par François Hollande, venu deux ans plus tôt à Tahiti, seraient tenus.

Elle a installé l'Institut d'archives et de documentation sur le fait nucléaire en Polynésie française. Un comité constitué de représentants de l'Etat et de la Polynésie, d'experts, d’universitaires et d’associations, est chargé de bâtir ce projet. Annick Girardin a gelé la vente de l'ancien Commandement de la Marine, un terrain situé sur le front de mer de Papeete, qui pourrait accueillir ce lieu de mémoire.

"Un an après la reconnaissance du fait nucléaire en Polynésie Française, une nouvelle étape est franchie aujourd'hui", a tweeté la ministre, en déplacement en Polynésie depuis dimanche.

"On verra ça quand on sera mort", a réagi Roland Oldham, président de Moruroa e tatou, l’association de vétérans du Centre d’Expérimentations Nucléaires. Il ne croit plus aux "promesses de l’Etat" et souhaite surtout que les vétérans touchés par des maladies radio-induites soient indemnisés.

Seuls quelques-uns d'entre eux l’ont été, alors que plus de mille dossiers sont en attente.

"Le Civen (Comité d'Indemnisation des Victimes du Nucléaire) a vu sa dotation doubler pour indemniser les victimes", a dit Annick Girardin à l'AFP. Elle a aussi rappelé que l'Etat finance le service oncologie du centre hospitalier de Tahiti.

De 1966 à 1996, les atolls de Mururoa et Fangataufa ont été le théâtre de 193 essais nucléaires.

En Polynésie en février 2016, François Hollande avait reconnu l'impact sur l'environnement et la santé de trente ans d'essais et pris une série d'engagements, dont une amélioration du processus d'indemnisation.

Les associations s’inquiètent également du risque de transmission de ces maladies aux générations futures. "S'il faut faire une étude sur la transmission génétique, elle sera faite (…) Je ne sais pas quelle forme cela prendra, mais il y aura une réponse", a-t-elle assuré.

La ministre affirme être la première membre d’un gouvernement français à venir rencontrer les associations anti-nucléaire en Polynésie. "J'ai conscience que les Polynésiens ont attendu longtemps une réponse qui n’est pas venue; les engagements seront tenus", a-t-elle déclaré.

Une commission paritaire, créée par décret le 21 novembre, devra aussi réfléchir à un nouveau cadre d'indemnisation.

Annick Girardin a dressé un bilan d'étape des assises de l'outre-mer, qui doivent s’achever en mai. Chaque collectivité peut proposer ses projets, dans une logique de "différenciation" chère au président Macron. Les Polynésiens ont orienté les leurs vers les transports, le développement économique, la lutte contre les addictions, l’éducation ou encore la transition numérique.

Sur ce dernier point, Annick Girardin a annoncé que l'Agence du numérique accompagnerait le gouvernement de la Polynésie dans le développement du numérique pour rompre l’isolement des îles éloignées de Tahiti, comme aux Marquises, où elle s'est rendue.

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