Fourniret et les "postiches" : des zones d'ombre évoquées à la barre

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Par AFP - Versailles
Publié le 14 novembre 2018 - 14:53
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Entendus au procès de Michel Fourniret pour assassinat devant la cour d'assises des Yvelines, plusieurs enquêteurs ont évoqué à la barre mercredi les zones d'ombre de cette affaire crapuleuse, notamment l'endroit où le tueur en série a enterré le corps de sa victime.

L'"ogre des Ardennes" aurait assassiné en 1988 Farida Hammiche, l'épouse d'un ex-codétenu, pour pouvoir s'emparer du trésor du "gang des postiches" qu'il avait déterré avec elle dans un cimetière du Val-d'Oise, sur indication de cet ancien compagnon de cellule.

Deux enquêteurs français ayant assisté en avril 2005 à des auditions en Belgique de Michel Fourniret et de son ex-femme, Monique Olivier, accusée de complicité dans cette affaire, ont souligné mercredi, au deuxième jour du procès, le côté "manipulateur" du couple.

Michel Fourniret et Monique Olivier ont notamment longtemps fait croire aux proches de la victime qu'ils recherchaient eux aussi assidûment la disparue.

Puis ils ont fait tourner en rond les policiers durant les recherches du corps de Farida Hammiche, jamais retrouvé. Michel Fourniret nie depuis le début de l'instruction se souvenir de l'endroit exact où se trouve le corps, qu'il dit avoir enterré dans un terrain vague dans le sud des Yvelines.

Durant les auditions de 2005 en Belgique, le tueur se montre pourtant très précis sur les vêtements de sa victime, son alliance qu'"il lui a laissée" ou encore ses "gémissements dans le coffre" de la voiture avant qu'elle ne succombe.

Mais, souligne l'un des enquêteurs, "on avait l'impression qu'il savait où il avait enterré le corps, mais qu'il gardait ça en réserve".

Mardi soir, un enquêteur de la PJ de Versailles a reconnu que Fourniret était "un joueur" et qu'il les avait "peut-être baladés" lors des recherches du corps dans le secteur de Clairefontaine-en-Yvelines.

"On n'avait pas une collaboration totale. Je pense qu'il en a profité pour faire un tour en fourgon. (...) Mais il fallait bien suivre les itinéraires qu'il nous indiquait", a concédé l'officier de police.

D'autres zones grises demeurent dans cette affaire, comme ne cessent de le souligner les avocats de la partie civile. Sur la rémunération ou non de Fourniret par Farida Hammiche pour service rendu, sur la voiture utilisée pour la conduire sur le lieu du crime ou encore sur la façon exacte dont il l'a assassinée.

Les deux accusés auront l'occasion d'éclairer les parties civiles jeudi, lors de leur interrogatoire sur le fond.

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