Assaut de Saint-Denis : 5 sinistrés vont être relogés à titre provisoire

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Par AFP
Publié le 23 novembre 2017 - 19:33
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L'immeuble de Saint-Denis rendu inhabitable après l'assaut antiterroriste contre deux jihadistes, le
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives
L'immeuble de Saint-Denis rendu inhabitable après l'assaut antiterroriste contre deux jihadistes, le 18 novembre 2015
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives

Cinq sinistrés de l'immeuble de Saint-Denis détruit lors de l'assaut antiterroriste contre deux jihadistes du 13 novembre 2015 ont obtenu d'être réintégrés dans le dispositif d'hébergement d'urgence, ont annoncé jeudi la préfecture de la Seine-Saint-Denis et l'association Droit au logement (Dal).

Ces cinq personnes, qui avaient rejoint un gymnase proche de l'Elysée occupé par le Dal après avoir dormi dans des tentes dans la nuit de vendredi à samedi au pied de leur ancien logement pour protester contre la situation, ont reçu des "propositions d'hébergement" à l'issue d'une réunion entre la préfecture et des représentants de l'association des anciens résidents.

Parmi eux, Messaoudi Laïd, 62 ans, qui dormait dans une voiture depuis deux mois, ou Mohammad Al Gazar, 30 ans, qui était hébergé chez des amis.

"J'espère que nous passerons cet hiver au chaud, c'est très important pour nous. Ça fait deux mois que nous vivons dehors. On va avoir quelque chose de chauffé", s'est réjoui M. Laïd, toujours présent dans le gymnase parisien jeudi en fin de journée, tout en disant espérer à terme "un toit définitif".

Selon le Dal, les cinq personnes bénéficient de chambres dans un hôtel de Bobigny.

"Nous leur avons expliqué que comme ils n'avaient pas de ressources, ils ne pouvaient pas être logés de manière pérenne mais qu'ils seraient accompagnés car l'objectif ce n'est pas qu'ils restent éternellement dans des hôtels", a indiqué à l'AFP Fadela Benrabia, la préfète déléguée à l'Egalité des chances en Seine-Saint-Denis.

Mme Benrabia a insisté sur la nécessité pour ces personnes, qui feront l'objet d'un accompagnement spécifique par une association, de "se mobiliser dans des démarches d'insertion" s'ils veulent prétendre ensuite à un logement social: "Quand ils sont convoqués par Pôle Emploi, il faut qu'ils s'y rendent, qu'ils pensent à actualiser leur dossier, leurs coordonnées, et aussi à nous tenir informés de leur situation".

La représentante de l'Etat a ainsi affirmé que la préfecture n'était "pas au courant" que ces personnes avaient quitté leurs hôtels et se trouvaient à la rue.

Elle a rappelé que la situation du logement était particulièrement tendue en Seine-Saint-Denis où "il y a 106.000 demandes de logements sociaux, dont 9.000 dossiers Dalo (droit au logement opposable, soit des demandes prioritaires, ndlr) en attente de traitement, pour 13.000 attributions par an".

En outre, "tous les dispositifs d'hébergement d'urgence, soit 8.000 nuitées d'hôtel, sont totalement saturés", a dit la préfète, précisant qu'environ 300 personnes se voyaient refuser chaque jour une place dans un hôtel ou un centre d'hébergement quand elles appelaient le 115.

Le 18 novembre 2015, cinq jours après les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et aux abords du Stade de France, les policiers d'élite du Raid avaient donné l'assaut dans un immeuble du centre de Saint-Denis, à l'angle des rues du Corbillon et de la République, le rendant inhabitable.

Sur les 49 ménages sinistrés à cause de l'opération, 30 ont été relogés de manière pérenne dans le parc social, les autres étant hébergés dans des hôtels sociaux, selon la préfecture.

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