Attentat rue Copernic à Paris : justice a "été rendue"

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Par AFP - Montréal
Publié le 17 janvier 2018 - 19:49
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Hassan Diab donne une conférence de presse à Ottawa le 17 janvier
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© Lars Hagberg / AFP
Hassan Diab donne une conférence de presse à Ottawa le 17 janvier
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Le Canadien Hassan Diab, revenu au Canada après avoir obtenu un non-lieu de la justice française dans le dossier de l'attentat de la rue Copernic, a critiqué mercredi la loi d'extradition canadienne et le système carcéral français.

"Justice a enfin été rendue", a déclaré Hassan Diab lors d'une conférence de presse à Ottawa, entouré de son comité de soutien.

L'ex-professeur de sociologie à l'université Carleton d'Ottawa s'est dit soulagé de quitter la période "la plus sombre et plus difficile" de sa vie, après trois ans d'incarcération.

Hassan Diab a fustigé une "erreur institutionnelle" ayant mené à son extradition vers la France en 2014.

Unique suspect dans l'attentat le 3 octobre 1980 devant la synagogue de la rue Copernic à Paris, qui avait fait 4 morts et des dizaines de blessés, Diab a bénéficié vendredi d'une ordonnance de non-lieu des juges d'instruction français.

Remis en liberté, il est rentré au Canada lundi en dépit de l'appel déposé par les magistrats de l'accusation.

Hassan Diab a déploré être "seul dans une cellule" pendant une vingtaine d'heures par jour, attendant d'être "transféré de cellule en cellule" sans "savoir ce qu'il allait se passer", a-t-il raconté.

Les griefs les plus sévères ont été adressés à l'encontre du précédent gouvernement conservateur canadien qui avait autorisé son extradition.

"Pour le moment, ma principale mission est de faire en sorte de se débarrasser de la mauvaise loi d'extradition existante", a expliqué M. Diab.

La loi canadienne "est trop fortement déséquilibrée" en faveur de l'extradition de Canadiens à la demande des Etats, et pas suffisamment "en faveur de la protection de ses propres citoyens", a pour sa part jugé son avocat, Don Bayne.

Pour extrader un Canadien, il faut que le pays de destination soit prêt à tenir un procès. "La France n'a jamais, jamais été prête à tenir un procès pour juger M. Diab", et son extradition n'aurait jamais dû être autorisée, a ajouté cet avocat.

M. Diab, accompagné de son épouse à la conférence de presse, a assuré qu'il n'engagerait pas de poursuite à l'encontre de l'Etat canadien pour cette extradition. "Je ne veux pas un seul centime du contribuable canadien", a-t-il dit.

La saga judiciaire autour de cet attentat "n'est pas terminée, nous sommes désormais dans un vide judiciaire" avec la procédure d'appel en cours en France, a rappelé l'avocat.

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